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Regarder les menaces en face !

C’est ce qu’ont fait ce matin à l’Espace Chadourne 250 élèves corréziens en terminale avec le général de corps d’armée Vincent Guionie. Une rencontre des plus instructives sur les enjeux de défense et de sécurité abordés par un éminent intervenant, ancien commandant des forces terrestres, qui plus est originaire de Brive.

Regarder les menaces en face, c’est ce que proposait ce matin à Brive le deuxième café stratégique à destination de lycéens de terminale. Les 250 élèves venus des établissements d’Arsonval et Bossuet de Brive, Edmond Perrier de Tulle, ont en commun de suivre une spécialité HGGSP (histoire-géographie, géopolitique et sciences politique), donc déjà “sensibilisés” au sujet. De quoi se forger une meilleure vision dans le cadre de leur spécialité et tout simplement comme citoyens.

D’autant que si ces rencontres sont coutumières à des niveaux universitaires à travers l’hexagone, celle de ce matin reste la seule en France s’adressant à un public lycéen ciblé. La première du genre initiée l’an dernier sautait d’ailleurs à pieds joints sur le sujet en posant d’emblée la question: “À quoi servent les armées?”.

L’organisation de la manifetsation revient à ce que l’on appelle le “trinôme académique”. Une particularité française qui regroupe au sein de chaque académie un représentant des armées, un de l’éducation nationale et un de l’union IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale). La nouveauté l’an dernier avait visé juste, mobilisant son contingent de jeunes pourtant en pleine journée de grève générale. Bis repitita ce matin mais cette fois la rencontre a eu lieu à l’Espace Chadourne, celui de l’immeuble consulaire étant en travaux.

“La Défense n’est pas l’affaire des Armées mais de la Nation, c’est à dire vous, les citoyens”, a attaqué le colonel Paul Sadourny, chef de corps du 126 et délégué départemental militaire de la Corrèze. “Ce café stratégique vous offre une réflexion de fond sur des sujets qui ne sont pas forcément débattus dans les média, avec une information dépassionnée des crispations de notre société et présentée par des spécialistes de bon niveau. On analyse les choses avec les référentiels qu’on a. Cette rencontre va vous permettre de confronter les représentations que vous avez du monde militaire, et du monde qui ne tourne pas autour de l’Occident.”

Pour mener l’approche, un ancien COM FT, commandant des forces terrestres. Rien moins qu’un des hauts postes de la Défense appuyant le chef d’état major de l’armée de Terre. En l’occurrence le général Vincent Guionie qui a quitté les armes l’an dernier après une “un parcours impressionnant qui commence à Brive”, a résumé un élèves chargé de le présenter à ses camarades: un déroulé passant par le lycée Bossuet puis Saint-Cyr, puis les Troupes de Marine et de nombreux théâtres d’opération qui ont aiguisé au fil d’une carrière ascendante son commandement et son regard d’homme de terrain.

Avant de se lancer dans l’analyse et pouvoir regarder avec pertinence les menaces en face, le général a d’abord invité les élèves à une indispensable prise de conscience du monde dans lequel nous vivons. “J’espère que vous avez au moins le sentiment d’être chanceux de vivre dans un pays prospère, libre et en paix, même si tout n’est pas parfait. Sur les 8 milliards d’humains, nous sommes une infime minorité à avoir cette chance. Vous pouvez dire ce que vous voulez, même si vous devez vous soumettre à la majorité, c’est ça la démocratie. La question que vous devez vous poser est: êtes vous prêt à conserver ce privilège et le protéger ? C’est votre défi collectif“, a interrogé le général.

Le monde est en feu et les menaces sont bien présentes“, a martelé l’officier tout en mesurant la portée de ses propos: “Je vais vous donner ma version de l’état du monde et des défis qui vous attendent. Ce n’est que ma version, mais c’est un perception qui s’appuie sur une vie pendant laquelle j’ai eu l’opportunité de sillonner le monde sur des guerres et des conflits. Je sais ce que l’homme est capable de faire à l’homme.”

Reçu fort et clair. “Cinq sur cinq”, dit-on aussi dans la communication militaire.

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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