” Je ne légitime pas la violence sociale, mais la rébellion; la révolte, le combat me semblent eux fortement légitimes, nécessaires.” Ce slogan écrit sur une pancarte de fortune résume à lui seul l’esprit de cette manifestation, la huitième, contre cette réforme des retraites. La mobilisation était moins dense que lors des précédents rendez-vous, mais elle n’était pas squelettique.“L’histoire n’est pas finie, mais elle va se prolonger sous d’autres formes. La mobilisation d’aujourd’hui n’est pas un baroud d’honneur. Elle est forte en signification”, explique Jean-Louis Puydebois, le secrétaire de la FSU. La manifestation est moins compacte que lors des rassemblements des samedis précédents, mais la détermination en revanche est intacte. “ C’est mon huitième jour de grève, je suis fatiguée, mais je ne veux pas que ça se finisse en eau de boudin, je reste déterminée”, témoigne Nicole une caissière d’une grande surface, puis elle poursuit : ” On ne va pas baisser les bras, le combat on le fait ou on ne le fait pas”.

Cet acte huit de la fronde contre la réforme des retraites marque certainement pour quelques semaines une pause des actions de masse, mais aujourd’hui les responsables syndicaux ont pu mesurer que la contestation respirait encore. Mais on ne parle plus de vague déferlante. “La loi a été votée, mais elle n’a pas été promulguée, alors nous n’allons pas rester muets”, dit encore un manifestant qui lui aussi à enchaîné les tours de boulevard depuis des semaines.

Ce matin, pour beaucoup il y avait malgré tout un peu de vague à l’âme : “Tout ça pour ça. On espérait mieux, mais en 2012 on soldera les comptes”, lâche un manifestant en colère mais pas encore résigné. La manifestation s’est terminée devant les halls d’entrée de la Foire du livre avec un goût d’inachevé pour beaucoup.

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