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Quelle terre voulons-nous pour demain ?

Quelle terre voulons-nous pour demain? Ce sera l’une des préoccupations majeures du colloque “La terre en partage” qui se déroulera ce week-end à Brive, les 28, 29 et 30 septembre à l’hôtellerie Saint-Antoine. L’un des intervenants, Ibrahima Coulibaly participera ce soir à la projection-débat Terre verte qui aura lieu en préambule à 18h30 au centre culturel. Ce syndicaliste paysan malien apportera son regard et ses espérances sur les problèmes touchant aux ressources notamment alimentaires.

Alors que les hautes sphères internationales décident du sort du Nord Mali entre les mains d’Aqm (Al qaeda au Maghreb islamique) et de l’éventualité d’une intervention militaire, Ibrahima Coulibaly est venu à Brive témoigner sur l’engagement des organisations paysannes maliennes dont il est le président. Lui même, ingénieur agronome, exploite une vingtaine d’hectares en agriculture diversifiée sur lesquels vivent une quinzaine de personnes. En toile de fond: les crises alimentaires. “Bien sûr, la situation au Nord Mali pèse: les paysans y sont dépouillés de leurs troupeaux, de leurs récoltes, de leurs terres. Il y a un racket systématique qui crée des situations d’assistanat à l’aide alimentaire.”

Mais plus largement, le syndicaliste milite pour une meilleure organisation autour des ressources, dénonçant une course effrénée à la surenchère. “On comprend mal pourquoi l’Afrique reste le continent incapable de se nourrir“, s’insurge-t-il. Certes, il y a l’appropriation des terres, la corruption, le détournement des aides, le forcing aux OGM et aux cultures hybrides… et donc la misère et souvent l’exode vers d’autres cieux faussement prometteurs. “Les Africains ont le droit de vivre où ils sont et de vendre sur les marchés locaux à un prix décent.” Tout le monde est responsable, les politiques africains, les banques mondiales… “C’est le problème le plus grave que vit l’humanité et il faut une prise de conscience mondiale, et chez nous, pour une sécurisation de l’exploitation familiale traditionnelle, qui garantit la subsistance pour 80 à 100 personne.”

Pour l’heure, les organisations paysannes maliennes ont opté pour la voie de la justice et sont en procès avec “une gouvernance corrompue”. Une prise de position “douce” que le pouvoir assimile malgré tout à du “terrorisme”, “alors qu’on ne demande que du bon sens”, insiste Ibrahima Coulibaly. “Bien sûr, on dérange le pouvoir si on défend la masse pauvre face à une minorité privilégiée. Mais quand on croit à quelque chose, on le fait. Pour moi, la vrai démocratie est un combat de tous les jours. Défendre nos droits n’est pas négociable“, insiste cet humaniste. Une position qui trouve son répondant dans les mouvements sociaux européens. “Il y a deux visions du monde qui s’affrontent. D’un côté, celles des politiques, des administrations et de ceux qui ont les moyens. De l’autre, celles des personnes qui se retrouvent dans les mouvements sociaux ou qui n’ont rien.”

Ibrahima Coulibaly participera ce soir à la soirée en préambule du colloque, à partir de 18h30 au centre culturel, avenue Jean-Jaurès avec la projection du documentaire Terre verte (52 min). Entrée libre. Il interviendra également samedi 29 septembre, de 14h à 17h à l’hôtellerie Saint-Antoine sur “Les crises alimentaires, les biens communs”.

Vous pouvez consulter le programme du colloque sur le site des Treize arches organisateurs: http://www.lestreizearches.com/.

Vous pouvez également consulter notre précédent article:

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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