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Quand la salle de cours se projette au cinéma

Le Festival du cinéma de Brive concocte chaque année une programmation spéciale pour les scolaires de la maternelle à la terminale. Ils sont plus de 1000 à se succéder au fil des séances. Parmi eux, les 1ère du lycée d’Arsonval en Cinéma audiovisuel qui y passent chaque journée. Avec le sentiment d’être très chanceux.

Carnet de notes sur les genoux, ils attendent impatiemment le début de la séance. En l’occurrence ce matin à 10h, la projection de Un pincement au cœur de Guillaume Brac, co-organisée avec la Maison Rohmer et les Yeux verts, Pôle d’éducation à l’image. Car, c’est bien l’objectif de cette programmation spéciale: éduquer le regard. Après la projection, ils vont d’ailleurs devoir se livrer à l’exercice particulier de la critique. Pour les guider dans ce registre inédit d’analyse, Olivia Cooper-Hadjian, critique aux Cahiers du cinéma.

“Nous sommes tous légitimes à recevoir un film”, leur explique-t-elle. “Souvent, nous-mêmes les professionnels, nous n’avons pas d’infos en amont sur le film, il faut donc être attentif à ses propres perceptions et comprendre pourquoi ce film nous a produit cet effet.” Présélectionné aux César 2024, le film suit à la fin de l’année scolaire deux lycéennes, meilleures amies, l’une d’elles est contrainte de déménager. Elles se confient sur leurs familles et leur avenir. La critique les amène d’abord à percevoir ce qui rélève dans la prise d’images du spontané et du calculé : “On a pas l’impression que les dialogues sont écrits, ça parait spontané, mais la caméra est déjà positionnée, docn les scènes sont programmées…” Les stylos s’activent à noter.

“Le Festival, c’est la chance de rencontrer des réalisateurs.”, reconnaissent les lycéens. “Habituellement, on va simplement voir un film. Là, il y a la proximité avec les cinéastes, ça a une dimension très concrète et ça change notre regard. On est là chaque matin pour les séances scolaires et chaque après-midi pour suivre la sélection.” C’est certes du plaisir, mais aussi du travail. “À la fin, on doit faire un compte rendu sur tout le Festival. On va aussi établir notre propre palmarès: le film qui nous a le plus plu, celui qui nous a le plus destabilisé… C’est difficile de les juger et de les comparer car ils sont très différents.”

Avec eux pour cette séance, des collégiens de Jean Lurçat, en horaires aménagés cinéma. Les autres salles sont aussi occupées par d’autres classes. Très tôt, les rencontres du moyen métrage ont intégré les jeunes au cœur des éditions. “Pour les plus petits en maternel, il s’agit d’un programme de courts métrages qui font la longueur d’un moyen”, détaille Valérie Mocydlarz, responsable du Pôle Les Yeux verts. “Les collégiens, cette année, participent à un atelier effets spéciaux où ils créent un petit film qui est ensuite projeté en salle avant L’Horloge magique. qui leur montre un film conçu avec des effets spéciaux. Pour chaque projection, nous faisons ainsi appel à des professionnels, des réalisateurs, des “passeurs” qui accompagnent les films afin de susciter la réflexion des élèves.”

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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