Le territoire de Brive n’a pas fait exception et a été marqué, comme les autres, dans sa terre et dans sa chair par la Révolution française. Si l’Histoire avec un grand H que nous livrent les manuels spécialisés est incontournable, la petite histoire vécue au niveau local n’en est pas moins fondamentale. Cet après-midi, il n’y avait qu’un pas entre cette grande et cette petite histoire. Un pas que les archives municipales, par le biais des ateliers pédagogiques, ont franchi avec des élèves de Danton.
“Les Etats généraux, vous connaissez? Et la prise de la Bastille, le Tiers état, vous voyez également?”, questionne Valérie Imbert, chargée des activités pédagogiques aux archives municipales. La classe de seconde de Danton en filière professionnelle répond à chaque question par l’affirmative. Par contre, ce n’est pas le cas en ce qui concerne les événements révolutionnaires brivistes. Paradoxal? Pas franchement selon le professeur d’histoire de Danton, Danièle Faye, à l’origine de la démarche auprès des archives: “En cours, on travaillait sur la Révolution nationale et les élèves m’ont demandé ce qui s’était passé sur Brive. Je ne vous cache pas que je n’ai pas su leur répondre quant à cette histoire locale. Je me suis alors tournée vers les archives. Cet atelier est l’occasion pour les élèves d’acquérir un savoir moins livresque“, avance Danièle Faye. “Et ils vont apprendre des choses, c’est certain.”
En effet, les archives municipales conservent la trace de cette période. Pas forcément en grand nombre mais les documents sont de qualité. Par exemple, ils comptent les retranscriptions des lettres du Briviste Gabriel Malès, alors député représentant le Tiers état aux Etats généraux. Rapportées en conseil municipal, ces lettres narraient le cours des événements parisiens durant la Révolution. “Il faut bien imaginer”, poursuit Thierry Pradel, directeur des archives “qu’à l’époque, il n’y avait ni télé, ni radio. Seules des lettres ou des rumeurs pouvaient informer la population.”
Les archives municipales sont à l’histoire locale ce que les manuels sont à l’histoire nationale. Même le bâtiment, ancien couvent, a servi de prison pour femme à l’époque révolutionnaire. En effet, sur les 7.000 habitants que comptait la ville à cette époque, 436 personnes ont été arrêtées et emprisonnées en 1793 durant la Terreur. Et deux personnes, accusées de fanatisme religieux, ont même été guillotinées en 1794 en face de la Collégiale Saint-Martin.
Aussi importante que la grande histoire, l’histoire locale est en plus le moyen de mettre à portée des événements qui peuvent paraître lointains, dans le temps et les lieux. “Ils permettent, pour les élèves, d’ancrer l’histoire dans une réalité proche qui les environne”, ajoute le directeur. C’est encore une façon de multiplier les supports pour transmettre le passé d’un pays et comprendre le présent d’une ville.