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Projet de mosquée: l'opposition questionne, la majorité répond

Le projet de construction d’une mosquée à Estavel a fait l’objet d’une question de l’opposition hier soir au conseil municipal. Le maire a répondu.

“Le règlement du conseil municipal indique que vous devez lire votre question, que je dois lire la réponse, et qu’il ne peut y avoir de débats ensuite. Alors nous nous en tiendrons au règlement. Vous posez la question, je réponds, et la séance sera levée”, a expliqué le maire Philippe Nauche, alors que le conseil municipal touchait à sa fin avec les “questions diverses”. “Si vous refusez qu’un débat suive les lectures de notre question et de votre réponse, vous ne serez pas à la hauteur de votre fonction”, a répliqué le leader de l’opposition Frédéric Soulier.

L’objet de l’échange: le projet de construction d’une mosquée à Brive, dans le quartier d’Estavel.

Ce projet, porté par l’association de droit privé AVERROES, n’est pas nouveau. Connu depuis 2010, il n’avait jusqu’à présent suscité aucun débat au sein du conseil municipal. Une première demande de permis de construire avait été rejetée par le service de l’urbanisme pour non conformité avec les règles d’urbanisme. Quelques mois plus tard, une deuxième demande s’est avérée recevable. Le permis de construire a été délivré en juin 2011.

Les questionnements de l’opposition municipale ont porté sur la dimension régionale du projet de mosquée “acceptée par la majorité”: “Pourquoi ne pas avoir limité le projet aux seuls besoins des familles musulmanes de l’agglomération?”. Le représentant de l’opposition a également demandé si la Ville avait “pris des engagements sur le financement des travaux. Si oui, pour quels montants? Si non, vous engagez-vous à ce que la Ville ne finance pas ce projet?”.

Frédéric Soulier a également déploré “l’absence de débat public sur un sujet qui intéresse l’ensemble des Brivistes”.

Philippe Nauche a lu sa réponse, opposant le fait que “le conseil municipal n’est pas compétent pour juger du bien-fondé ou du mal-fondé d’une initiative privée ayant une nature religieuse à partir du moment où cela s’inscrit dans le cadre républicain et de l’exercice de chacun de la liberté de pensée et de culte”.

Seuls peuvent être opposés “les règles d’urbanisme” ou “d’éventuels troubles à l’ordre public”. Or, le projet “respecte les règles d’urbanisme” et “aucun élément du dossier ne peut laisser craindre quoi que ce soit en terme d’ordre public”. Revendiquant “une conception républicaine de la laïcité et de la liberté religieuse”, le maire a également rappelé, en faisant référence à la loi de 1905 “qui consacre la séparation des Eglises et de l’Etat”, que la Ville de Brive ne soutiendra pas financièrement le projet.

Quant à la dimension du projet, Philippe Nauche estime qu’elle “peut poser question”, mais estime que “la réponse se trouve probablement dans les règles absurdes de représentativité au sein du Conseil français du culte musulman voulues par le président Sarkozy et qui sont basées sur la surface des lieux de culte”.

Comme il l’avait annoncé avant même la question de l’opposition, Philippe Nauche a levé la séance juste après sa réponse. Ont immédiatement suivi des protestations de l’opposition, dont des membres souhaitaient reprendre la parole. Après quelques minutes de tension entre des représentants de la majorité et de l’opposition, chacun a quitté la salle du conseil municipal dans le calme.

Vous pouvez visionner le conseil municipal en vidéo en cliquant ici. L’échange sur le projet de mosquée se trouve dans les “questions diverses”.

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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