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Préserver la nature en ville : le savoir-faire des agents municipaux

Dans la minéralité urbaine, les squares, parcs, arbres d’alignement et autres plantations sont soumis à de nombreuses contraintes. Les jardiniers de la Ville déploient toutes leurs compétences pour relever cet enjeu auquel vient se greffer le changement climatique.

Nous avons beau baigné dans un territoire rural, les citadins que nous sommes, aimons que notre regard embrasse aussi en ville une nature verdoyante. Ce désir dépasse le seul aspect esthétique ou d’agrément : nous avons littéralement besoin de ce rappel constant à la nature pour nous sentir bien, comme un réminiscence de nos origines. « Il y a une forte demande de végétalisation des rues de la part des habitants. Tous les ans, on augmente la surface de nos espaces verts, on désimperméabilise », confirme le conseiller municipal délégué Jean-Daniel Vilatte.

Urbi et orbi, la nature apprend à survivre et l’arbre doit savoir se faire une place entre béton et bitume, étendre racines et frondaison sans perturber canalisations ou façades, ombrager le piéton sans gêner sa déambulation, résister aux affres de nos modes de vie, aux maladies qui le fragilisent, à la sécheresse devenue implacable de nos étés et à tous les dérèglements induits par le changement climatique. Là réside aussi le talent des jardiniers municipaux – ils sont au total 70 à gérer, entretenir, développer ce patrimoine végétal en s’adaptant aux contraintes.

« C’est la base du vivant, le cœur de notre métier », rappelle Mathieu Beringuier, responsable du patrimoine arboré et horticole. Au cœur de cette équation, l’eau qui a tant manqué encore cet été. « Au printemps, après le peu de pluies que nous avons eu dans l’hiver, nous avions déjà décidé de ne pas arroser les gazons », explique son collègue Jean-Luc Bejot, responsable de l’entretien des espaces verts. « Et lorsque les arrêtés de sècheresse son tombés, nous nous sommes adaptés, en ciblant seulement les arbres et arbustes dérogatoires de moins de trois ans, plus fragiles, et en réorganisant nos plannings pour arroser avant 8h ou après 20h. Nous avons également rapatrié aux serres toutes les jardinières hors sol du centre-ville, qui sont gourmandes en eau, pour qu’elles soient alimentées par notre cuve de récupération. »

Même gestion raisonnée pour les plantations agrémentant les manifestations. « Les serres ont fourni des plantes capables de supporter le non arrosage et équipées de réserve d’eau. » Le patrimoine végétal n’en a pas moins souffert. « Les vivaces ont bien résisté. On verra le réel impact sur nos arbres au printemps, à la reprise », nuance Jean-Daniel Vilatte qui mise entre autres sur l’implantation de récupérateurs d’eau de pluie sur les bâtiments communaux et les écoles dès que cela sera possible.

«  Nous sommes aussi en réflexion, depuis de nombreuses années, afin de déterminer les espèces les plus résistantes à la sécheresse, mais cela demande du temps pour suivre leur adaptation », précise Jean-Luc Bejot. « Il n’y a pas un arbre qui convient à tous les espaces », détaille son collègue. Il faut en effet des espèces capables de résister à la sécheresse, aux environnements très minéraux, aux gelées cinglantes de nos hivers. « Tout dépend de l’espace, mais il faut désormais généralement éviter les essences de montagne, éviter de planter du hêtre, du bouleau, qui plus est allergène… » S’il faut bien connaître sa gamme végétale, « la qualité du sol est aussi hyper importante, car les matières organiques vont jouer un rôle d’éponge. Tout ce qui est compost, humus retient mieux l’eau que ce qui est sableux, minéral ».

Demain, la pérennité de notre patrimoine végétal devra s’appuyer toujours davantage sur cette connaissance du vivant. Et sur son respect. « Il faut prendre conscience que la ville est un environnement très difficile pour les végétaux. L’enjeu dépend de la voirie, de la qualité du revêtement… un challenge pour le bureau d’études de la Ville, les services techniques, mais il y a des solutions. C’est une question d’aménagement urbain et un vrai défi. Nous pouvons nous appuyer sur le savoir-faire de nos agents, comme sur les initiatives des conseils de quartier qui sont aussi porteurs de projets », assure Jean-Daniel Vilatte. D’autant que la Ville a défini un grand principe : un arbre abattu = un arbre replanté, mais pas forcément de la même essence et au même endroit afin de s’adapter à une meilleure intégration dans l’environnement urbain. La Ville suit aussi un plan spécifique pour le renouvellement des plantations des première et deuxième ceintures.

Notre patrimoine public arboré comprend

  • 8000 arbres de voirie
  • 1600 arbres dans les parcs, squares et équipements sportifs
  • 22 hectares de forêt urbaine

Principales essences : en majorité du chênes rouvre et pédonculé, mais aussi du châtaigniers, du charme et en nette progression du robinier.

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

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