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Pour le centenaire, les Brivistes s’offrent une petite victoire… à 5 points !

Les avants, dominés, ont su inverser la vapeur

Le centenaire du club n’aura pas été gâché. Le CAB devait gagner, et c’est chose faite au prix de courage et d’abnégation face à une équipe de Bourgoin très accrocheuse. Malgré trois essais et un score final de 25 à 15, les Brivistes ont parfois pris l’eau sous le ciel gris et les bourrasques de vent. Mais ils ont su réagir, notamment à la 71e minute avec un incroyable épisode où les “gros” ont tout donné. On y reviendra.

Les internationaux anglais Flutey et ThompsonC’était le match du centenaire. Celui à ne pas perdre. Sportivement, une défaite anéantissait les maigres espoirs d’atteindre la 6e place et les phases finales du Top 14. Et, humainement, les joueurs actuels auraient sans nul doute très mal vécu une défaite face aux très nombreux anciens du XV “noir et blanc” présents au match. Des ex-joueurs qui ont eu droit à une ovation debout du public lorsqu’ils ont foulé la pelouse du stade Amédée Domenech avant le coup d’envoi, donné d’un formidable coup de pied par le plus ancien des anciens, Jean Salesse, 90 ans!

Les Brivistes arboraient un maillot spécial pour le centenaireLorsque le ballon quitte pour la première fois l’herbe imbibée d’eau sous le coup de pied du Berjallien Benjamin Boyet, la pluie est déjà là, sage. Les toutes premières minutes du match, à l’avantage des “ciel et grenat”, seront vite oubliées lorsque, à la 6e minute, Alexis Palisson, après une première tentative ratée une minute avant, réussit une pénalité de 30 mètres à droite des poteaux. L’égalisation arrivera par Benjamin Boyet quatre minutes plus tard d’un drop à la suite d’une mêlée introduction Brive et récupérée par le CSBJ. Les avants cabistes, châtiés, ont immédiatement réagi en progressant de 15 mètres sur le maul qui a suivi, provoquant une faute berjalienne et un carton jaune pour Yann Labrit. Pénalité et trois points de plus au crédit des “noir et blanc” grâce au pied de Palisson. 6 – 3 à la 12e minute.

Brive prend l’eau

Le CSBJ doit alors contenir les saillies des arrières brivistes qui, à l’image d’un Ronnie Cooke, arrivent parfois à s’introduire dans la défense des Isérois. Mais jamais bien profondément. Assez tout de même pour que l’ailier Jean-François Coux se fasse prendre par la patrouille arbitrale et aille se reposer 10 minutes sur le banc. A 15 contre 13, le CAB va logiquement enfoncer des “ciel et grenat” aux abois. Essai attribué à Vosloo, mais que l’on doit à l’ensemble des avants, à la 19e minute, transformé par Palisson. L’avance grandit: 13 à 3.

L'essai en coin de Ronnie CookePuis, dans la foulée, c’est au tour de ce même Vosloo d’aller tâter du banc. Sa faute coûtera trois points aux gaillards. Revenus à 14 contre 14, le CSBJ va alors engranger trois points de plus, toujours sur une pénalité de Boyet, en forme de punition après un lancer en touche très approximatif de Steve Thompson. 13 – 9, l’écart se réduit. A ce moment là, Brive prend vraiment l’eau, tant sur les touches que sur les mêlées, archi-dominées par Bourgoin. La blessure du feu follet et buteur Palisson à la 28e minute ne va pas arranger les choses…

Dominés, les “gros” vont se révolter !

C’est Fabrice Estebanez qui, à la 35e minute, en jouant à la main une pénalité à 45 mètres face au poteau, va provoquer le réveil des Brivistes. Après une belle phase de jeu faisant suite à l’initiative de l’ouvreur, Ronnie Cooke va aplatir en coin. Essai non transformé. 18 à 9. Le plus dur est peut-être fait? Pas vraiment car les Berjalliens ne lâchent vraiment rien. Il n’y a pas un centimètre carré du terrain qui n’ait pas été foulé aujourd’hui par leurs crampons rageurs ou qui n’ait reçu les gouttes de leur sueur de combattants. Une faute de Thompson, sanctionnée par un carton jaune, permettra à Boyet de grignoter encore 3 points avant la mi-temps, sifflée sur le score de 18 à 12 en faveur du XV cabiste.

Flutey suivi par VoslooLe début de 2e mi-temps ressemblera trait pour trait à la fin de la 1ère. Brive, réduit à 14, est dominé en mêlée et dans l’occupation du terrain. Trois points de plus dans l’escarcelle de Boyet à la 49e minute: 18 à 15. Le public commence à envisager une issue peu reluisante à la fête du centenaire… Les “gros” sont vraiment mis à rude épreuve, les arrières cumulent les approximations, la tension est palpable. On est bien loin du rugby champagne. C’est plutôt les Brivistes qui sont en train de “buller”… Après dix minutes en enfer, le réveil aura lieu à la 59e minute, lors d’une mêlée sur introduction Bourgoin à 10 mètres de la ligne des locaux, face aux poteaux. Les avants vont alors se transcender et obtenir une pénalité. De quoi reprendre une bouffée d’oxygène pendant que les supporters s’époumonent pour donner du courage aux quinze gars de chez nous.

Thompson à la manœuvreTandis que les nuages gris virent au noir et balancent sur la tête des rugbymen des épaisses cordes de pluie, comme si les cieux manifestaient leur mécontentement face à un rugby de qualité toute relative, les avants brivistes semblent enfin retrouver leur niveau. Ce qui va se confirmer très vite. Entre la 68e et la 71e minute, les “gros” vont être grands, très grands!

La scène se déroule à quelques encablures de la ligne berjallienne. L’arbitre siffle une pénalité. Brive, pourtant dominé dans l’exercice, choisit la mêlée. “Flexion, touchez, stop, entrez.” L’arbitre donnera cet ordre à six reprises! Oui, Brive a demandé la mêlée six fois d’affilée suite à des fautes ou des écroulements des avants du CSBJ. Le public n’en finira plus d’exulter lorsque sera sifflé un essai de pénalité, qui scellera le score et le sort d’un match que les Brivistes auront gagné avec le cœur.

Cette victoire 25 à 15, avec le bonus offensif en guise de cerise sur le gâteau du centenaire, permet de faire vivre la flamme de l’espoir. Celui d’atteindre la 6e place du championnat, qui, elle, ouvrirait des espoirs encore plus grands, à savoir atteindre les demi-finales du Top 14. On en est pas là, loin s’en faut. Mais le sport peut parfois réserver de bien belles surprises, n’est-ce pas?

Pour le centenaire, le ballon est arrivé par les airs !

Les anciens du CAB se sont faits quelques passes avant le coup d'envoi. Quelques-uns avaient été remettre le maillot du match aux joueurs actuels.

Pascal Idieder

Noon et Palisson. Tous les deux sont sortis sur blessure.

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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