À Brive, l’Ascension rime avec les 24 heures pédestres organisées par le PBAC. Le coup d’envoi de la 16e édition sera donné à 10h ce jeudi 25 mai. Les circadiens (du latin circa diem, environ un jour) tourneront en boucle sur le parc de la Guierle jusqu’au lendemain 10h.
Il s’agit de courir, marcher, bref avancer tant qu’on peut, pendant 24 heures non stop, en minimisant ses temps de pauses sommeil, ravitaillement, massages… L’épreuve relève de ce qu’on qualifie “ultrafond”, un terme qui englobe les courses, quelque soit d’ailleurs la discipline, comptant le plus grand nombre de kilomètres, 100km, 200km… et il y en a même qui durent 6 jours. Des distances, et des durées, qui laissent pantois le commun des bipèdes. Songez par exemple que les records mondiaux des 24 heures pédestres frisent les 303km pour les hommes et 255km pour les femmes ! Un truc de dingues !
Évidemment, on ne se lance pas dans ce genre d’aventure sans un maximum de préparation. Et d’endurance. Si cette année les 24 heures de Brive n’ont pas valeur de championnats de France ou du monde comme ce fut le cas pour d’autres éditions, il n’y en aura pas moins sur le parc de la Guierle quelques bons tenants de l’ultrafond sans compter une petite délégation d’Espagnols. Parmi eux, à noter le phénomène Laurence Klein, détentrice du record de France sur 100km, plus connue pour avoir remporté 3 fois le Marathon des sables. Le fidèle Fabrice Puaud plusieurs fois vainqueur de l’épreuve briviste sera aussi de la partie. Tout comme le local Gérard Racinne qui revient aux 24 heures après avoir gagné dans sa catégorie V3 rien moins que l’exigeant Grand Raid de la Réunion.
Les circadiens sont prêts à en découdre pour faire tomber les records brivistes. L’effort est incommensurable, exige un dépassement de soi, de la douleur, de la fatigue et du sommeil qui gagne au fil des pas. On peut légitimement se demander pourquoi s’infliger tant de souffrance? Pas facile de cerner ce qui motive ces hommes comme ces femmes engagés dans un tel exploit. Plus acharné se révèle l’effort, plus belle sera leur victoire… Celle déjà d’aller au bout de ces 24 heures et d’eux-mêmes. Il faut beaucoup d’acharnement, beaucoup d’humilité car, ils le savent tous, le moindre aléa peut venir contrarier des mois de préparation et de sacrifices.
Alors que d’autres profiteront tranquillement de leur pont de l’ascension, eux vont inlassablement accumuler en boucle leurs kilomètres sur la Guierle, en passant par le parc verdoyant (un cadre très apprécié des participants), la salle Brassens et devant le Théâtre. Alors, n’hésitez pas à venir les encourager, à toute heure du jour ou de la nuit. Ces coureurs de l’extrême effort y sont très sensibles et vos marques de soutien et d’intérêt les aident à porter leurs pas toujours plus loin.
Pour relancer l’animation aux heures les plus nocturnes, le PBAC a introduit cette année une nouveauté: une épreuve de 12 heures au sein des 24 heures. “C’est pour répondre à la demande de coureurs de notre club comme des clubs environnants », explique son président Bernard Continsouzas. « Cette amplitude réduite va leur permettre de se tester. » Le départ sera donné à 22h et les 30 candidat(e)s intégreront le flot des coureurs des 24 heures. Ils feront la course de nuit, les heures les plus éprouvantes pour les participants, celles aussi où le « trafic » s’amenuise pour prendre un peu de repos. La fin des efforts sonnera donc en même temps pour les uns et las autres, à 10h du matin.
À deux jours du coup d’envoi, “le moral est au beau fixe”, assure le président. “Il y aura une centaine d’inscrits et toujours la même belle équipe de bénévoles. Ils sont environ 80.” L’épreuve est encore estampillée du label national, gage de sa qualité. “Brive est certainement comme en 2016, la seule épreuve de 24h à l’avoir obtenu.” Une affaire bien orchestrée. Le club a même déjà posé les jalons pour 2018: “Nous sommes candidats, à la demande de la FFA, pour organiser un championnat de France, pour la 5e fois!”
Infos sur www.24h-brive.fr,