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Philippe Gildas: “Pas si nul par ailleurs!”

Parmi les passagers du train du livre, arrivé hier en gare de Brive, Philippe Gildas. Plein de bonhomie, il a accepté avec bonne grâce et verve abondante de revenir sur son parcours jalonné de “coup de pots”. Modeste, le bonhomme le porte sur lui.

“Le livre aurait dû s’appeler Pas si nul par ailleurs. C’était mon idée. On m’a dit que la connotation était négative.” Le marketing a ses mystères que le bon sens ignore! “A la place, on m’a sorti l’expression tragique de “Comment réussir à la télé” Prétentieux et ridicule!“, tranche Philippe Gildas. “Si le titre devait être celui-là, j’ai tenu à ce qu’on rajoute “quand on est petit, breton et qu’on a de grandes oreilles.”

Comment réussir à la télé quand on est petit, breton et qu’on a de grandes oreilles, réédité par J’ai Lu cette année est un livre, son premier, qui vient de loin. “On m’avait déjà contacté pour cela, mais je ne voulais pas écrire. Je considérais, jusqu’à il y a peu, que cela n’avait aucun intérêt pour les lecteurs. Puis, quand est sortie la bio de Gainsbourg, écrite par mon ami Gilles Verlant, je me suis dit que si le projet devait se faire, ce serait avec lui. On a enregistré 80 heures d’entretien. J’étais sûr que ce qu’il voulait absolument raconter était banal. J’avais tort. J’ai vécu une vie d’incroyable chanceux!”

D’abord cordial, même chaleureux, l’attitude de Philippe Gildas confirme ses propos dans lesquels la modestie revient très souvent. Pourquoi tant d’humilité? Parce qu’il estime que son parcours a été jalonné de coups de chance, de pot. Et de citer par exemple le temps où il sortait juste du Centre de formation des journalistes à Paris et que, ne voulant pas quitter la capitale, il a dégoté un emploi de secrétaire au journal Combat, qui a rapidement évolué vers chef de rédaction puis, comme le journal était ruiné et qu’il ne restait plus grand monde, chef des infos: “le marche-pied idéal pour devenir rédac chef.”

Ou de raconter encore que “Pierre Lescure, rencontré auparavant et qui avait été la tête pensante de ce que l’on appelle aujourd’hui “les matinales” à la radio a voulu, 20 ans plus tard, lorsqu’il était responsable des programmes de Canal +, appliquer à la télé ce qu’il avait initié à la radio: il s’est alors tourné vers moi. On réalisait notre rêve: faire de l’info en toute liberté, faire de la télé de façon originale. On a eu deux ans pour peaufiner Nulle part ailleurs. Il ne faut pas s’y tromper, on pouvait déconner car derrière, tout était rigoureusement calé. Avec Antoine de Caunes, on était deux enculeurs de mouche!”

“Je sais que je ne serai jamais un auteur mais ma grande chance c’est que sur 12 ans à Canal+ dont 10 à Nulle part ailleurs, j’ai accueilli tout ceux que j’admirais, c’est l’un des grands bonheurs de ce métier. Et pour n’en citer que quelques uns: Erik Orsenna. L’Exposition coloniale est le Goncourt qui m’a le plus secoué. L’écrivain est devenu par la suite un ami. C’est aussi un modèle. J’aurais rêvé d’être Orsenna, il le sait!” Et de citer encore Yann Queffélec, qu’il a connu avant qu’il ne commence à écrire. “Quand Noces barbares a été primé, j’ai eu l’impression de devenir Goncourt par procuration!”

On ne savait pas Gildas si passionné par la littérature. Lui non plus, jusqu’à son adolescence. “J’ai vécu une enfance sans bouquins, une jeunesse frustrée. Je me suis découvert par la suite fanatique de littérature. Et tout au long de ma carrière, j’ai vu grandir en notoriété la Foire du livre de Brive. Je me disais qu’un jour, il faudrait bien que j’aille voir, moi qui adore les livres. C’était un vrai fantasme que j’avais, avant même d’avoir écrit ce livre.” Il s’agit maintenant d’en trouver un autre!

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Jennifer BRESSAN

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