Inaugurée vendredi soir, l’exposition de Patrick Rogelet, le peintre au crayon référencé Maecene Arts, se poursuit jusqu’au 10 avril à la chapelle Saint Libéral. Entrée libre et gratuite.
Tout a commencé par du coloriage. Technique dont Patrick Rogelet a poussé au maximum les possibilités, guidé par le désir de se rapprocher toujours plus de la peinture. Sans pinceau et sans huile. Rien qu’avec le crayon, son outil de prédilection et sa cire: “un médium noble“, clame-t-il, “bien qu’elle n’ait pas encore d’histoire”. Pourtant, depuis qu’il s’est “engouffré dans cette brèche par hasard”, l’autodidacte a fait des émules. S’il refuse de se considérer comme le créateur de ce style, l’artiste reconnait que ses tableaux ont figuré tôt sur le net et que depuis, de nombreux artistes lui ont confié qu’ils s’étaient inspirés de sa technique.
La vingtaine de créations que Patrick Rogelet expose en ce moment à la chapelle Saint libéral sont révélatrices des trois grands moments de son histoire artistique. Il y a d’abord eu les débuts avec ces projets surréalistes, pleins de symboliques et d’allégories: “des tableaux où je remplissais tout”, obsédé qu’il était par le souci de faire de sa cire, une peinture. Et de fait, de l’entrée de la chapelle, c’est à s’y méprendre. “Nous l’avons découvert sur le net”, retrace Laurent Cadeau, président de l’association Maecene Arts qui, séduit par sa maîtrise du crayon, référence Patrick Rogelet depuis 2013.
Emblématique de son tiraillement entre cette peinture qu’il “désire sans jamais atteindre”, et ce “crayon dans lequel (il est) enfermé”, l’autoportrait de l’artiste dévoile en bas du tableau le côté sage et appliqué du crayon de couleur; il est débordé en haut par une main chargée de peinture dont la matière, on le jurerait, est peinture. Mais qui, là encore, “n’est que ” crayon.
Puis, peu à peu, l’idée d’imiter coûte que coûte la peinture avec le crayon s’est faite moins pressante. La peinture est devenue sujet. L’artiste en veut pour preuve le dernier tableau auquel il a mis la touche finale le mois dernier: Le radeau de la liberté. A force de travail, l’artiste a retravaillé la composition du Radeau de la méduse de Géricault dont il a transformé les planches de bois en crayons, la voile en chiffon de peintre et les personnages en tubes de peinture, plus ou mois vidés selon que les naufragés étaient morts ou vivants.
Relié au thème de la liberté d’expression, des attentats, de la fuite des oppressions vers un monde meilleur, ce tableau qui veut incarner “le destin de l’homme”, lui a pris un an de travail , soit quelque 1.500 heures de labeur. “Le problème du crayon est que c’est une technique très chronophage”, confie Patrick Rogelet. Ce qui ne l’empêche pas de chercher dans de nouvelles directions et de partir vers des créations plus abstraites et contemporaines, dévoilées dans la première partie de la chapelle.
Jusqu’au 10 avril à la chapelle Saint Libéral, rue de Corrèze à Brive. Tel:05.55.74.41.29. Ouvert du mardi au vendredi de 12h à 18h, le samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h. Le dimanche de 15h à 18h. Entrée libre et gratuite.