Rien n’aurait laissé croire que le concert d’hier soir à l’espace des Trois provinces a été préparé en une semaine par les quelques centaines de jeunes musiciens venus de six pays différents. Chaque année, tel est pourtant le défi et le point d’orgue des Orchestrades universelles. La 28e édition qui accueillait le jeune ténor Amaury Vassili n’a pas fait exception à la règle.
Une fois n’est pas coutume, l’espace des Trois provinces s’est pratiquement rempli pour assister à ce dernier rendez-vous des Orchestrades 2011. Face à la foule de spectateurs, près de 300 jeunes musiciens arrivant du Danemark, d’Allemagne, d’Espagne, d’Egypte, de Chine et de France et un concert de près de trois heures, inauguré par un solo d’une gaieté et d’une légèreté émouvante, entamé par une toute jeune chinoise.
Au beau milieu du concert, peu après 22 heures, Amaury Vassili, jeune ténor de 22 ans qui a représenté la France au dernier concours de l’Eurovision, a fait son entrée sur scène, le cheveu fou, l’attitude simple et le sourire décontracté. Durant la demie heure d’une performance désarmante de facilité apparente, le ténor a notamment interprété Lucente Stella, un Caruso émouvant et fougueux et une version vibrante d’Allelujah de Léonard Cohen, acclamée par un public debout.
Encadrant cette prestation très attendue par le public, le concert des jeunes musiciens a débuté par le Prélude Symphonique de Giacomo Puccini et s’est achevé sur le traditionnel Sachet d’or de Serge Folie, hymne des Orchestrades interprété cette fois-ci sans chef d’orchestre en hommage à Jean-Marc Cochereau, premier directeur musical des Orchestrades décédé dans l’année. Parmi les grands moments de la soirée, l’interprétation de l’œuvre spécialement créée par Géry Moutier pour cette édition des Orchestrades. M.A.R.I.O Drama a ouvert un univers baigné d’une inquiétante étrangeté créée par des sons inattendus, métalliques et parfois stridents. Quant à la fin ludique et complice, elle semblait dire aux jeunes musiciens dont les visages de certains sont encore baignés d’enfance “C’était pour de faux!”
Entre les univers bien différents de Finlandia, sorte de second hymne national qui a fait la notoriété de Jean Sibelius et Broadway Tonight, un hors programme a laissé un vaste espace aux musiciens chinois venus en nombre. Parmi les moments très appréciés du public, la prestation d’une jeune chinoise en solo, sur un instrument traditionnel, sorte de cithare. Impressionnés par la danse agile de ses doigts sur cette machine merveilleuse de 23 cordes et datant de plus de 2.000 ans, les spectateurs ont chaleureusement accueilli cette prestation peu commune.
Derrière Véronique Seillé, conseillère déléguée à la Ville de Brive et Simone du Breuil, présidente et créatrice des Orchestrades qui ont partagé sur scène leurs émotions à l’issue du concert, les foulards multicolores des jeunes orchestradiens zigzaguaient en tous sens: la fête était finie. Les Orchestrades 2011 sont mortes. Vive les Orchestrades!