Avant de partir en vacances, les enfants de CE2 et CM1 de l’école Paul de Salvandy ont mis la touche (presque) finale au film qu’ils ont réalisé. “Quitte à ce que le résultat soit brut, on a tenu à ce que les enfants soient impliqués à chaque étape de la réalisation”, affirme David Molteau, plasticien de l’association Peuple et culture, associé au projet. Une des dernières étapes était le bruitage. Silence! Moteur! Action!
Les enfants ont été embarqués par François Clauzel, leur instituteur, dans une drôle d’aventure qu’ils ne sont pas prêts d’oublier! Ils ont tourné un film d’animation! De la création des décors au montage, en passant par le bruitage, aucune étape de la réalisation ne leur a échappé. “Ils peuvent désormais se figurer précisément la manière dont on séquence un film”, avance David Molteau. “Au-delà de l’apprentissage des matières fondamentales enseignées à l’école, la réalisation du film a donné aux jeunes élèves la possibilité de mener un projet jusqu’à son terme. C’est très formateur et ça développe leur esprit d’initiative”, assure-t-il.
En classe, les élèves ont lu Le Banquet de Platon et travaillé sur la réécriture du mythe des androgynes. A partir de cette histoire, les enfants ont réalisé les dessins d’une quarantaine de personnages et d’objets, et les décors. Ils ont monté, coupé, filmé, etc.
Le bruitage a constitué une des étapes importantes du projet. En amont, les jeunes avaient travaillé avec une intervenante musicale sur la création sonore. “Des maracas et un carillon pour illustrer les scènes où la femme apparaît, des tambours et des instruments à peaux pour l’homme et un mélange des deux pour l’androgyne. Pour les dieux, ils ont utilisé des tuyaux qui résonnent et des cymbales pour symboliser l’ailleurs”, détaille Chantal Saint-Paul. “Ils ont pu toucher du doigt qu’on pouvait illustrer une histoire, créer du sens, par la musique aussi, par-delà les mots“, explique-t-elle. Reproduire le bruit de l’herbe coupée à la faux ou encore le rugissement du dragon a enthousiasmé les enfants. Jamais à court d’idées, ils ont mis du cœur à l’ouvrage!
Quand on leur demande, les filles avouent qu’elles ont surtout aimé la réalisation des dessins, les garçons, eux, ont bien rigolé pendant les prises de sons. Des préférences qui ne sont guère innocentes. “Les préjugés sont fortement ancrés dans l’esprit des enfants. Surtout des garçons envers les filles en ce qui concerne les tâches ménagères notamment. Ce qui, pour l’heure, ne semble pas faire réagir les petites filles”, relate François Clauzel, instituteur et directeur de l’école.
Derrière le jeu, il y a l’enjeu. Ce projet s’inscrit en effet dans le cadre de la convention régionale pour la promotion de l’égalité entre les filles et les garçons dans le système éducatif. Est-ce que les jeunes garçons auront retenu la “leçon”? Difficile de l’avancer. Pour autant, la fin de leur petit film est porteuse d’espoir en ce sens. Au moment de leur réconciliation, l’homme et la femme repartent du royaume des dieux à dos de dragon. Et, croyez-le ou non, c’est la femme qui tient les rênes! Le monsieur, lui, a pris place à l’arrière…
Quatre écoles ont participé à ces travaux artistiques via quatre médias différents: le théâtre pour l’école de Turenne, les arts plastiques pour celle de Marcillac-la-Croisille, la danse pour Meymac et donc le cinéma à Paul de Salvandy. Les quatre classes présenteront leurs travaux au Conseil général, le 22 avril.