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Nouvelle campagne de fouilles à la grotte Bouyssonie

Grotte Bouysonie Pano

Une nouvelle campagne de fouilles va être conduite sur le site de la grotte Bouyssonie, rue Roger Nayrac, du 4 au 31 juillet. A cette occasion, une journée portes ouvertes est organisée le samedi 25 juillet

Depuis 2008, la grotte Bouyssonie fait l’objet de fouilles programmées, co-financées par la commune de Brive, propriétaire du site, et par l’État, via la Direction régionale des affaires culturelles du Limousin. Découverte en mars 2005 par Thierry Bismuth, conservateur à la DRAC – Service Régional de l’Archéologie du Limousin, elle s’est révélée d’une importance majeure par les informations qu’elle fournit sur l’occupation préhistorique de Brive et de sa région. Ce site a en effet livré une séquence stratigraphique exceptionnellement longue. Pas moins d’une douzaine d’occupations, échelonnées entre 33.000 et 5.000 ans avant notre ère  y a été relevée.

Une équipe scientifique, provenant des principaux laboratoires et universités, est ainsi réunie en juillet à Brive pour faire le point sur les acquis des années précédentes. Elle proposera des pistes pour améliorer le protocole de fouilles et orienter la suite des travaux.

Une équipe de 20 personnes, principalement des étudiants en archéologie venant d’universités françaises et étrangères, a ainsi été constituée pour mener à bien ces travaux. Bénévoles, ces étudiants viennent contribuer à la connaissance et à la valorisation de ce site briviste.

Pour la campagne de 2015, les fouilles s’attacheront à documenter deux secteurs. Sur une petite surface, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a découvert, lors du diagnostic réalisé en 2006 à l’aplomb du porche actuel, des indices permettant d’envisager une occupation au cours du Solutréen, soit entre 21.000 et 19.000 ans avant J.C.

Cette zone sera à nouveau évaluée pour mieux caractériser ce niveau archéologique, notamment grâce à l’analyse des techniques de taille du silex et à la détermination des matières premières employées. Ces données sont fondamentales puisque, même si quelques sites du bassin de Brive ont livré des occupations contemporaines de cette période, celle-là reste largement méconnue pour les chercheurs.

La plus grande partie de l’effort portera ensuite sur la fouille des niveaux situés à l’entrée du site. Ces niveaux appartiennent au Gravettien, période qui précède directement le Solutréen, et pour laquelle l’âge proposé au regard des abondantes industries lithiques retrouvées est situé entre 25.000 et 23.000 ans avant notre ère.

De très nombreux et rapides changements dans la manière de tailler le silex caractérisent cette période, ce qui est à l’origine d’un important débat sur la manière dont les systèmes techniques évoluent dans le temps. Ces changements impliquent donc de générer une documentation archéologique bien étayée, tout en portant une attention particulière sur la manière dont les niveaux archéologiques se constituent d’un point de vue sédimentaire, puis évoluent au gré de différents processus, souvent en lien avec les variations du climat au cours du Pléistocène.

Ces variations pourront être appréciées en documentant les enregistrements sédimentaires (principe de la géo-archéologie) et l’évolution du couvert végétal sur toute la séquence archéologique grâce à l’anthracologie, soit l’étude des charbons.

Pratique: journée portes ouvertes sur le site samedi 25 juillet. Visite commentée à 14h, 15h30 et 17h par Damien Pesesse, responsable des fouilles. Entrée libre : sans réservation. A noter que le site n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite et qu’il n’y a pas de parking à proximité.

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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