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“Notre premier centenaire littéraire” bien dans son école

L’écrivain briviste Michel Peyramaure a fêté ses cent ans hier dimanche 30 janvier. La Ville lui a rendu hommage la veille lors d’une rencontre organisée à la médiathèque et aujourd’hui même en plantant des arbres dans l’école qui porte depuis l’an dernier son nom.

Le centenaire a tombé le manteau pour lui-même allègrement pelleté à plusieurs reprises avant de passer la main à plus jeunes, les élus municipaux présents et surtout les enfants. Tous ceux de l’élémentaire étaient en effet rassemblés dans la cour pour former un “100” en rapport au siècle qu’il vient de franchir. “Ce vieux monsieur, c’est Michel Peyramaure, c’est le nom de notre  école, et il écrit des livres”, nous explique fièrement une brunette. Chaque enfant à tour à tour manié la pelle et participer à combler les trous. Une belle chaine unissant les générations.

“Il s’agit de deux tilleuls cœur“, précise le conseiller délégué aux espaces verts, Jean-Daniel Vilatte. “Ce sont des arbres mellifères et non allergènes, dans la continuité de ceux qui existent dans la cour.” Michel Peyramaure n’étaient pas au bout de ses surprises: élèves, enseignants et élus ont joyeusement chanté en chœur “Joyeux anniversaire”, en français, puis en anglais.

Avant d’être applaudi par les enfants, Michel Peyramaure l’avait été très officiellement samedi, veille de la date fatidique. “Nous avons déjà des centenaires, même plus âgés, mais vous êtes notre premier centenaire littéraire, toujours en activité, dans la ville de la lecture et de la Foire du livre. C’est un beau cadeau que vous nous faites, vous avez un amour particulier pour votre votre ville. Brive vous doit beaucoup“, a entonné le maire Frédéric Soulier. “Et moi donc !”, s’est aussitôt exclamé un Michel Peyramaure “profondément ému” qui s’est déclaré “confus et ravi d’avoir autant de monde devant moi, dans un bain d’amitié et de sympathie”.

Entre les rayonnages de la salle d’étude, l’invité était dans son élément. Abonné assidu, il emprunte régulièrement les ouvrages qui nourrissent les références de ses futurs romans. La médiathèque lui a d’ailleurs offert en cadeau une représentation d’un livre et le maire un album photo retraçant sa vie qui se confond avec sa ville. “Je n’ai jamais pu concevoir de quitter Brive.” Ce fils d’imprimeur prédestiné à reprendre l’entreprise familiale, est resté toute sa vie chevillé à ses origines, menant de front son métier de journaliste à La Montagne et sa carrière d’auteur au fil d’une histoire romancée mais toujours bien fouillée.

Élégance“. C’est par ce mot que son ami Louis-Olivier Vitté qui animait la rencontre a résumé le personnage. “Élégance dans l’écriture, de l’esprit, dans tes rapports aux autres”, a-t-il décliné. “J’ai toujours au ce goût pour la découverte des gens, des lieux, des événements, c’est une curiosité qui me vient de ma naissance”, a explique le chantre du roman historique. “J’ai écrit mon premier roman à 9 ans, ce n’était que trois pages illustrées”, raconte celui qui écrit toujours trois pages par jour.

On ne compte plus, et il ne compte plus lui-même, les ouvrages à son actif, certains réédités et traduits dans plusieurs langues. Pendant près d’une heure, l’intarissable auteur a égrainé les anecdotes qui ont jalonné sa propre histoire. Le Bal des Rivault: “premier livre important, qui m’a moi-même bouleversé”. La première édition de la ce qui allait devenir l’incontournable Foire du livre: “Nous étions un trio d’amis qui avions décidé de faire un petit marché du livre, en toute modestie. Nous avons dressé une table, l’année suivante, il y en avait deux, celle d’après c’était sous un hangar et le cercle d’amis s’est agrandi…” Ainsi est née ce que l’on a appelé l’école de Brive.

“L’histoire m’a passionné toute ma vie et me passionne toujours. Je n’ai pas fini ma carrière encore, vous avez à subir de nouveaux romans”, a prévenu le facétieux centenaire, même s’il a intitulé son dernier ouvrage Inventaire avant fermeture. Il en a déjà une poignée sou le coude.

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

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