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"Nos entreprises corréziennes souffrent"

La difficulté des entreprises corréziennes était au cœur, vendredi matin, de l‘audience de rentrée du tribunal du commerce. Sans alarmisme cependant puisque des notes d’espoir, portées par les dispositifs de prévention et les chiffres du registre du commerce et des société, ont pu éclaircir quelque peu le tableau.

En ce qui concerne le traitement des difficultés des entreprises, cœur de l’activité, le tribunal a rendu 610 jugements et les juges-commissaires 731 ordonnances. “Parmi les jugements”, a ajouté la présidente Corinne Bousquet, “on dénombre 225 jugements d’ouverture, soit 8,7% de plus qu’en 2011. Ils se répartissent ainsi: 8 procédures de sauvegarde, 81 redressements judiciaires, 120 liquidations judiciaires directes et 16 liquidations sur résolution du plan de redressement.

Des chiffres qui, de l’aveu même du procureur Jean-Pierre Laffite, traduisent “une situation difficile”, “une situation financière fragile”. “Nos entreprises corréziennes souffrent et les trésoreries se tendent”, n’a pu que regretter la présidente. “Pour autant, face à ces chiffres, évitons l’alarmisme. Le nombre des défaillances ne concerne qu’1,5% des entreprises de notre département. La forte hausse des créations de ces dernières années est aussi un facteur de l’augmentation des procédures tant on sait que le taux d’échec est important chez les jeunes entreprises. Celles de moins de 5 ans représentent à elles-seules 60% des dossiers ouverts en 2012; et 90% de nos procédures concernent de très petites structures de moins de 10 salariés.”

Corinne Bousquet soulève pourtant un point positif: la répartition des jugements d’ouverture. Les liquidations judiciaires directes ont représenté 57% en 2012 contre 70% en 2011 et 8 procédures de sauvegarde ont été engagées contre 6 l’an passé.

Autre point sur lequel la présidente a insisté: la nécessité de l’anticipation passant par une mesure judiciaire. “Dans le cadre de ma mission prévention, j’ai réalisé une cinquantaine d’entretiens et 8 procédures de conciliation ont été ouvertes.” Cette activité de prévention, peu connue du tribunal du commerce, évolue pourtant dans le sens des entreprises. “Beaucoup de chefs d’entreprise que j’ai rencontrés sont encore réticents à s’engager dans une procédure préventive, freinés en cela par son coût.”

Un obstacle en passe d’évoluer. En avril dernier, l’ordre des experts comptables et le Centre d’information sur la prévention des difficultés ont lancé “l’assurance santé entreprise” avec 6 compagnies d’assurance partenaires. “Cette assurance a vocation à intervenir dans la prise en charge des honoraires des experts de crise. On peut aller plus loin et envisager de rendre cette assurance obligatoire pour en réduire encore les coûts.”

Le tableau plutôt morose est ainsi loin d’être tout à fait noir. Le tribunal de commerce œuvre en ce sens. Et la présidente Corinne Bousquet de conclure sur un message d’espoir porté par les chiffres du registre du commerce et des sociétés. “Même si les immatriculations ne sont pas aussi importantes que les années passées, le greffe a enregistré 992 inscriptions. Déduction faite des 650 radiations, le solde est donc positif de 342 unités. Alors rendons hommage à ceux qui osent, qui innovent et portent des projets de développement de notre économie.”

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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