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Ne plus discriminer les gauchers

Environ 13% de la population serait gauchers, plus ou moins “contrariés”. La fête nationale des gauchers qui s’est tenue aujourd’hui à Brive, au pont du Buy, tend à mieux prendre en compte cette particularité et à améliorer leur situation notamment dans l’apprentissage scolaire.

Cet article a été réalisé avec notre stagiaire Joséphine Lhopitault.

On est dans un pays où les gauchers sont mis sur le banc de touche, nous sommes une minorité”, témoigne une adulte qui se souvient avoir été “martyrisée” à l’école. “Pour une fois qu’ils font quelque chose pour les gauchers, c’est sympa!”, se réjouit Laure, une autre visiteuse. Sur place, des stands, jeux, objets en vente, matériel pour écrire, tests, conseils éclairés… Bref tout ou presque ce qui existe actuellement pour les gauchers.

“Cette journée doit servir à sensibiliser l’opinion vis-à-vis des gauchers et à pour but d’améliorer les mentalités“, explique Alain Galobardès, créateur du site lesgauchers.com, président de l’association et à l’initiative de ce rendez-vous qui en est à sa 7e édition. “Les choses ont heureusement évolué, on trouve de plus en plus de matériels spécifiques et de plus en plus de parents connaissent leur existence.” Il n’empêche: “le premier taille crayon pour gauchers disponible en grande distribution n’est apparu que l’an dernier.”

Reste que le matériel ne fait pas tout, loin sans faut: “Tout réside dans l’apprentissage de l’écriture, dans le positionnement de l’élève, de sa main, par rapport à la feuille…”, explique son frère Michel docteur en médecine et auteur de Gauchères Gauchers. “Aujourd’hui, on n’attache plus la main gauche dans le dos pour forcer l’enfant à écrire de la droite, la contrariété est plus insidieuse, c’est dans l’exemple donné inconsciemment par l’instituteur souvent droitier”, constate le chercheur Jean-François Camps, lui-même gaucher et non contrarié. “Il y a environ 15% de gauchers dans une classe. La majorité d’entre eux s’adapte, mais pour certains c’est le blocage… qui peut conduire à l’échec scolaire. Nous essayons de construire des connaissances sur lesquelles pourront s’appuyer les instituteurs.” Car pour Jeanine Lafontaine, ancienne enseignante intégrée dans le groupe de recherche de Toulouse, “on ne forme pas suffisamment les professeurs à l’apprentissage de l’écriture, et à la faculté de s’adapter à la particularité de l’enfant”. La journée aura vu défiler beaucoup de familles et des parents “souvent inquiets que leur enfant soit gaucher”.

 

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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