Mondiaux 24 heures : une remise de trophées chargée d’émotion

Le 14 mai 2010 à 17h13
Par Marie Christine MALSOUTE
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Après 24 heures d’effort, les ultrafondeurs n’ont pas vraiment eu le temps de souffler. L’exploit n’était pas achevé. Les muscles endoloris, se faisant aider pour grimper sur l’estrade puis sur le podium, et en redescendre, les vainqueurs du moment sont venus chercher leurs titres. Sous les ovations du public. Sylvie Peuch a offert la sienne à Béatrice Marani. Comme tout au long de ces 24 heures, la mémoire du président du PBAC disparu dans la dernière ligne droite, aura plané sur cette cérémonie.

Ils étaient tous là, baignant encore dans leur sueur, certains tenant à peine de bout. La plupart des athlètes avaient troqué leurs chaussures de course contre des sandales ouvertes. Pieds endoloris, muscles tétanisées, visages émaciés, mais sourires illuminant les regards. Heureux d’en avoir fini. Les uns et les autres se félicitaient, se réconfortaient, s’aidant avec sollicitude. C’est ça le monde des 24 heures: une chaleureuse humilité forgée par la discipline. “Cette médaille, ça change rien à la vie”, résume Anne-Cécile Fontaine, avant de monter sur le podium chercher son titre de championne du monde.

Pas moins de huit cérémonies se sont succédées, d’abord les titres mondiaux, en individuel, homme et femme, puis par équipe. Et même chose au niveau européen puisque la compétition réunissait ces deux enjeux. Les médaillés étaient évidemment très applaudis quelle que soit leur nation… assurément avec plus de ferveur pour la France. D’autant que les Françaises raflaient toutes les places suprêmes, en individuel et équipe, au niveau mondial comme européen et que côté messieurs, Fabien Orléat arrachait la médaille de bronze. Quelle que soit leur nationalité, tous se congratulaient mutuellement, conscients de l’effort qu’il avait fallu puiser et de la part d’aléa de cette victoire.

Puis ont suivi les discours officiels, très courts pour ménager les organismes épuisés. Ces Mondiaux 24 heures de Brive n’en reste pas moins “une belle aventure’, “un moment rare”, comme l’a qualifié le député-maire Philippe Nauche. Pour le président de la Fédération française d’athlétisme, Bernard Amsaleme, il en émerge “une belle réussite en forme d’hommage”. Le président de l’IAU (International association of ultrarunners), Dirk Strumane manquait de superlatifs pour qualifier l’édition qui accumulait les records, de participation, individuels, nationaux et même continental: “On a assisté à qelque chose d’inoubliable. C’est la meilleure édition dans l’histoire de l’IAU et c’est le plus beau cadeau qu’on pouvait donné à Patrick.”

La conclusion est revenue à Béatrice Marani qui a lu une émouvante lettre s’adressant à son mari et appelé tous les bénévoles à monter sur scène pour le final en chanson. Et chacun de faire tourner sa serviette, les larmes aux yeux.