Les 14 élèves du collège Jean Lurçat en option lecture de l’image ont présenté hier soir le film qu’ils ont réalisé l’an dernier et qui va concourir entre autres pour le Festival du moyen métrage de Brive. Trois amis, dans un collège, recherchent une pierre secrète, mais ils ne sont pas les seuls… Ça ne vous rappelle rien ? Et si l’on vous dit que l’héroïne s’appelle Marie Porteur ? Son rival Hurgo Malofoie ? Ça ne vous fait pas penser à une certaine saga fantastique dont on ne prononcera pas le nom… Toute ressemblance avec les personnages s’arrête là car nous sommes bien dans le réel. Le film devrait être projeté par le Méga CGR au moment de Noël. Pour les jeunes cinéastes, ce serait évidemment un joli cadeau.
Vous pouvez découvrir la bande annonce du film Marie Porteur et la pierre mystérieuse sur le site du collège en cliquant ici. “C’est un clin d’oeil à Harry Poter”, explique Charlotte qui joue l’héroïne Marie, “mais sans le côté fantastique”, précise Paul, le blondinet bouclé qui tient le rôle de l’infâme chouchou Malofoie. Hier soir, lors de la projection pour les familles, les élèves n’ont pu retenir gloussements et francs éclats de rires. C’était la première fois qu’ils le visionnaient dans son intégralité. “On est plutôt fiers”, reconnaissent-ils. Un sentiment qui se lisait tout autant parmi leurs proches. Le film est d’ailleurs plutôt sympathique, ne manque pas d’humour ni d’un certain angélisme attendrissant.
“C’est une belle expérience, on a vraiment pris plaisir à le faire”, s’accordent les élèves qui mesurent aussi l’apport de cette aventure. “On a gagné en charisme, on arrive mieux à prendre la parole, on est moins timide. Maintenant, lorsqu’on regarde la télé, on fait plus attention aux montages, aux plans…” Un regard plus aiguisé qu’ils auront acquis au fil de toute une année. Il faut dire que la réalisation du film aura accaparé beaucoup d’énergie, de leur part, celle de leurs deux professeurs cinéphiles, mais aussi de leurs parents mobilisés pour quelques détails logistiques. Cette option lecture de l’image est une particularité du collège et les élèves qui la suivent s’essaient durant leur 4e à la réalisation d’un court métrage. Ils participent ainsi à toutes les étapes de la création d’un film. Ils en ont été à la fois les scénaristes, réalisateurs, décorateurs, comédiens, caméramans, monteurs…
“C’était plus qu’une aventure : un défi”, conviennent Frédéric Brochard et Véronique Colmant, leurs professeurs de mathématiques et français qui encadrent cette option et qui n’ont pas non plus ménagé leur peine. “Les élèves ont été particulièrement inspirés. Ils ont écrit un scénario de plus de 40 pages…. Ils se sont investis à 200%, bien au-delà de l’heure hebdomadaire qui nous était officiellement accordée. Officieusement, on ne comptait plus: on tournait dès qu’ils étaient libres. On a tourné après la sortie des classes”, détaille Véronique Colmant. Dans leur histoire, les apprentis cinéastes ont recruté des professeurs de l’établissement pour jouer les rôles d’adultes.
“Il nous venait des idées à mesure qu’on tournait”, expliquent les protagonistes. “On a beaucoup ajouté de choses.” Alors, évidemment, le quart d’heure imparti s’est allongé, allongé… au point d’atteindre les 34 minutes d’un moyen métrage. “Nous allons d’ailleurs inscrire le film dans les jours qui viennent pour le prochain festival du moyen métrage de Brive“, annonce Frédéric Brochard, professeur J-K Rosse dans le film (savourez au passage le jeu de mot). Ils ont également prévu de réaliser une version réduite à 15 minutes pour concourir au festival du film scolaire de Chartres Ciné-clap. “L’an dernier, notre film Very bad lift avait été sélectionné et figurait dans les 20 finalistes.”
Si tous les élèves ont unanimement apprécié l’expérience, aucun pour l’instant ne prétend percer dans le métier. “Pour y arriver, il faut connaître beaucoup de monde dans ce milieu. On est raisonnable !” Quelques-uns envisagent toutefois de poursuivre l’an prochain en seconde option cinéma audiovisuel au lycée d’Arsonval. Marie Porteur et la pierre mystérieuse restera avant tout un beau souvenir qui les aura fait murir, se rapprocher et voir leurs “profs sous un autre jour”. Leurs professeurs ont déjà quant à eux entamé un autre projet avec la nouvelle équipe de 14 élèves de 4e. Il s’agit cette fois “d’une mise en abîme… sur la télé dans le cinéma…” Ils ne nous en diront pas plus, jusqu’à la sortie du film, dans un an.