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Maréchal Brune: la Ville rend hommage à l'un de ses illustres enfants

Depot de gerbes Brune1pano

C’est une figure de l’empire. C’est un enfant de Brive. La Ville rendait hommage hier au maréchal Brune, 200 ans jour pour jour, après sa mort. Jean-Marc Comas, adjoint à la culture, et différentes autorités, ont déposé une gerbe au pied de sa statue située devant le théâtre, place Aristide Briand, à la Guierle.

13 mai 1763.Brune

Au 11 de la rue Majour, dans l’immeuble de l’ancienne librairie Seignolles, Jeanne de Vielbans, issue de la petite noblesse, épouse de l’avocat Etienne Brune, donne naissance au petit Guillaume Marie Anne. Cet enfant, que rien ne prédisposait à cela, va devenir l’une des personnalités les plus importantes du Premier Empire. Comme pour beaucoup, l’ouragan que fut la révolution française va changer le cours de sa vie, lui offrant un destin que, sans doute, jamais il n’avait imaginé lorsque, enfant, il jouait dans le centre-ville.

En 1790, moins d’un an après la prise de la Bastille, il a 27 ans et n’est qu’un simple militaire, un grenadier. 14 ans plus tard, il sera Maréchal d’Empire. Une ascension fulgurante due à ses exploits sous les drapeaux de la révolution, puis sous ceux du consulat aux côtés d’un autre jeune militaire qui, comme lui, connait un destin hors du commun: un certain Napoléon Bonaparte.

Depot de gerbes Brune8Alors que débute les tourments de la révolution, il est étudiant en droit à Paris et journaliste. Il est rédacteur en chef d’un petit journal dont le titre est à l’opposé du style habituellement concis des journalistes, “le Journal général de la cour et de la ville concernant tout ce qui est décidé à l’Assemblée nationale, ce qui se passe à l’Hôtel de Ville de Paris, dans les districts, au Châtelet, ainsi que les nouvelles authentiques de la province, les anecdotes et tout ce qui est relatif au château des Tuileries”. Tout un programme! Mais le jeune homme préfère fréquenter les salles de jeux, où il perd quantité d’argent. Il devient ensuite ouvrier typographe pour pouvoir survivre.

Après un bref retour à Brive, Brune s’engage sous les couleurs de la révolution. Avec ses amis Danton et Marat, il est l’un des principaux fondateurs du club des Cordeliers. Volontaire en 1791, il est déjà général de brigade en août 1793 après avoir écrasé l’armée des fédéralistes dans l’Eure, entre Vernon et Pacy. Ibrunel sera accusé, mais sans que ses accusateurs n’apportent de preuves, d’avoir participé aux massacres de Septembre durant lesquels des milliers de personnes soupçonnées de menées contre-révolutionnaires sont assassinées dans leurs prisons.

Le 13 vendémiaire an IV, 5 octobre 1795, il est sous les ordres du général de brigade Bonaparte pour réprimer le soulèvement royaliste à Paris. Ce sera un massacre. Satisfait de son subordonné, Bonaparte l’emmène avec lui en Italie. Brune y aura une  conduite héroïque, notamment à Arcole. Il y gagne son grade de général de division (17 août 1797). Il est ensuite appelé au commandement de l’armée de Hollande, poste où il s’illustre encore en battant les Anglo­Russes à Bergen à coté d’Amsterdam le 19 septembre 1799. Le Briviste force ainsi le duc d’York, général en chef de l’armée ennemie, à une capitulation humiliante. Il contribue à la pacification de la Vendée en 1800.

Après Marengo, Bonaparte le nomme commandant en chef de l’armée d’Italie. Brune remporte en décembre 1800 la victoire de Monzembano, aussi décisive que celle de Moreau à Hohenlinden puisqu’elle contraint l’Autriche à signer la paix. En 1802, Brune est nommé ambassadeur à Constantinople. Quand il revient en France, il est Maréchal. En 1807, il commande un des corps d’armée opérant contre la Prusse, est chargé de conquérir la Poméranie. Il prend Stralsund et l’île de Rügen. Il est au sommet de sa gloire. Pourtant, Brune inquiète Napoléon. Il faut dire que, malgré l’Empire, le Maréchal est resté un fils de la révolution et ses idées républicaines ne plaisent pas à l’Empereur. Brune est mis en disponibilité.

51StJustBruneTombe3Aux Cent-Jours cependant, après un rapprochement avec les Bourbons, il se déclare à nouveau pour l’Empereur, qui lui confie le commandement du camp d’observation du Var.  Après Waterloo, il reste fidèle à ses idées. Jusqu’au 31 juillet 1815, malgré le retour de Louis XVIII, il laisse flotter à Toulon le drapeau tricolore. Sous la menace d’une inculpation, il est appelé à Paris pour rendre compte. Sur son chemin, le 2 août 1815, il croise à Avignon une bande de royalistes, menée par un certain Soullier, qui fait la chasse aux républicains et aux bonapartistes. Il est assassiné et jeté dans le Rhône. Il faudra 2 ans à sa veuve pour récupérer son corps qu’elle gardera près d’elle dans leur château de Saint-Just-Sauvage dans la Marne, jusqu’à sa propre mort à elle. Depuis le 13 janvier 1829, le maréchal Brune est enterré sous une tombe pyramidale dans le cimetière  du village, auprès de son épouse.

 

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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