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Majorette un jour, majorette toujours !

Que sont les majorettes devenues ? Perdues corps et âme quelque part entre les pompons des pom-pom girls et les pyramides du twirling ? Avec Les Midinettes, Annabelle Correia, présidente de la jeune association Brune loisirs, entend ressusciter la tradition des majorettes d’antan.

Tout a commencé quand elle avait 4 ans. « Mon papa nous avait emmenés en mobylette 2 par 2 voir la fête foraine de Larche. » Pour la petite fille, c’est la révélation. En voyant défiler les majorettes, elle se prend à rêver de chausser elle aussi les bottines blanches.

Une fois rentrée, elle se souvient avoir enfilé des bottes de caoutchouc et défilé en faisant tournoyer une branche entre ses doigts. Venant à bout des dernières résistances de ses parents, elle chaussa finalement les fameuses bottines qui lui arrivaient alors jusqu’aux genoux et intégra l’école de majorettes de Terrasson. Les défilés dans les casernes et notamment au 126 comptent parmi ses plus beaux souvenirs. « L’univers des majorettes est très stricte. On apprend la discipline militaire, à marcher au pas, à faire le salut militaire, dos droit, mains tendues et pouce rentré. Jupe obligatoire, gants blancs pour les sorties officielles » ; et, sous le faste de la plume du chapeau, « une sangle que je n’aimais pas porter et qui donnait l’impression de nous fermer la bouche. » De toute façon, il fallait se taire dans les rangs, ne pas sourire non plus.

On touche là à ce qui fait peut-être pour certains la limite de cette activité qu’on ne sait trop s’il faut classer avec le sport ou la culture. « Jeune fille en uniforme de fantaisie qui parade dans les fêtes et les défilés en maniant une canne de tambour-major », selon le Larousse, la majorette offre une image paradoxale du féminin. Fille libérée exposée au regard en tenue légère ou enserrée dans un carcan passéiste ? La réponse est peut-être à chercher dans les origines possibles de la majorette. L’histoire veut qu’un jour le poste de tambour major (dont vient le nom majorette) ait été occupé par une fille et que celle-ci se soit laissée aller à improviser des gestes avec sa canne.

« La grande époque a été les années 1970 et 1980. » Une histoire que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ! A l’époque, pas de fête sans majorettes. On se pressait pour les voir passer, les admirer, les jalouser… Et combien de petits amoureux non déclarés dans les rangs s’il vous plaît ? Puis, les fanfares ont été remplacées par un camion sono. Fini d’arpenter la rue, les majorettes ont rentré leurs jolies gambettes dans les salles des fêtes.

« Leur défilé apportait la joie pourtant. » Il fallait les voir faire tournoyer le bâton entre leurs doigts. Cela paraissait si simple vu de la chaussée. Mais avant d’imaginer pouvoir lancer (et rattraper) le bâton lancé à 3 ou 4m en l’air, il faut apprendre à marcher au pas, connaître la gestuelle puis apprendre les bases : le rond ou le disque, à l’envers, à l’endroit, le huit et le passage des doigts… «C’est donné à tout le monde, sans limite d’âge. » L’association compte déjà 7 membres de 18 à 50 ans. Avis aux amatrices, débutantes ou confirmées ! Les demandes pour défiler viennent déjà de toute la Corrèze via des comités de fêtes, à commencer par celui de Malemort bien sûr. « Il faudrait pour y participer être au moins 8. » Annabelle Correia y croit et se prend déjà à rêver d’être la capitaine d’une troupe de 50 majorettes, mais également de son pendant masculin : les majors d’hommes que la majorette pourrait mener à la baguette !

Infos : 06.22.93.60.54 ou 06.74.14.31.28 ; bruneloisirs@gmail.com

 

Jennifer BRESSAN, Photos : Diarmid COURREGES

Jennifer BRESSAN, Photos : Diarmid COURREGES

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