Madhu Basu, le lauréat de Brive Création 2013, concours organisé par le Centre municipal d’arts plastiques (nous vous en avions parlé ici), expose au Garage jusqu’au 12 avril une vingtaine d’œuvres contrastées, entre camaïeu de gris et kaléidoscope coloré, à mi-chemin entre l’intime et l’engagement.

Difficile d’imaginer que ces œuvres proviennent du même artiste, Madhu Basu, primé à maintes reprises et exposé à l’international.

D’un côté, il y a cette déclinaison de tableaux baignés de tons grisés, représentant des objets du quotidien, des pots, dont le proverbe bengali, que l’artiste reprend, dit qu’ils contiennent tout l’univers.

Présentés selon différents angles et perspectives, resserrés entre des horizons plus ou moins étroits, ces pots apparaissent ni tout à fait posés, ni tout à fait flottants, mais comme suspendus dans un espace trompeur.

Cette espèce de torpeur produite par ces déclinaisons grisées est réveillée par des touches de couleurs disséminées: celle, dorée, d’Enigmatic writings in gold où l’artiste reprend des slogans d’élus indiens. Slogans qui, indique l’artiste, une fois le pouvoir pris, sont abandonnés mais restent là, gravés dans des feuilles d’or.

Il y a encore les couleurs de ces godillots de soldats recouverts de drapeaux ou de ce puits reconstitué à partir d’une multitude de livres empilés. Drôle d’impressions que d’y découvrir en son cœur une profondeur inattendue. C’est qu’un miroir fait office de fond et renvoie, outre la lumière, l’image de panneaux retournés où apparait la liste des péchés capitaux. Et notamment l’orgueil, qui se laisse lire par reflet, lorsque le visiteur se penche au-dessus du puits, comme Narcisse au-dessus du fleuve…

A découvrir jusqu’au 12 avril au Garage, 19-21 avenue Edouard Herriot. Ouvert du mardi au samedi de 12h à 18h et le dimanche de 15h à 18h. Entrée libre. Plus d’infos sur le site et au 05.55.88.80.81.

• Catégorie d'article
• Culture