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"Ma vie est faite de hasards"

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Dans le grand entretien  qui l’a amené devant un public nombreux à l’espace Gazeau, Jean Teulé s’est un peu livré. Celui qui est plutôt discret sur sa vie privée, sur son histoire personnelle, a raconté quelques anecdotes avec l’humour qui le caractérise. De sa rencontre avec Aragon à ses années Hara Kiri, en passant par son amour de la poésie, le président de cette édition 2014 de la foire du livre a le hasard comme fil rouge de son existence.

3De “Rainbow pour Rimbaud”, son premier roman, à son dernier, “Fleur de tonnerre”, Jean Teulé enchaîne les succès d’édition. Ces romans sont les plus adaptés de la littérature française, que ce soit en bandes dessinées, au théâtre, au cinéma, ou même en opéra. Un immense succès qui ne lui monte pas à la tête. La raison tient peut-être à son enfance, dans un milieu modeste, et à son parcours où le hasard, pour lui, a, semble-t-il, toujours bien fait les choses.

C’est sa rencontre avec Aragon alors qu’il suit un enterrement et que le poète cherche un taxi. Aragon toujours, dont le père de Jean Teulé, modeste ouvrier communiste répare la chaise alors même que l’auteur, communiste lui aussi, continue d’y être assis pour écrire romans et poèmes. Ses études et ses mauvais résultats en 3e qui le destinent à un apprentissage en mécanique auto, domaine qu’il n’aime pas du tout, et qu’il évitera grâce au hasard d’un conseil qui l’amène dans une école de dessin, lui qui ne dessinait pas. 2Le hasard encore qui fait qu’un auteur de BD verra un jour l’un de ses dessins chez sa vendeuse de crayons, et qui l’amènera ver la BD, lui qui n’en avait jamais lu. Le hasard toujours qui fera que Bernard Rapp et son “assiette anglaise” lui demande de venir faire des dessins dans son émission télé, lui qui n’avait même pas la télé chez lui. Le hasard enfin qui fait que grâce à cela, une éditrice lui dira un jour que c’est un écrivain qui s’ignore, lui qui ne lisait pas de romans.

Un fil rouge, une bonne étoile qui éclaire le parcours de Jean Teulé. Alors pourquoi écrire des romans aussi sombres sur des histoires aussi sordides? “Cela vient de ma mère” explique l’écrivain. “Quand j’étais petit, elle me racontait souvent les pires faits divers qu’elle trouvait dans le journal, ça m’est resté. C’est un fait qu’elle récuse totalement. D’ailleurs, elle ne me parle plus depuis que j’ai dit cela” confie-t-il, et d’ajouter, “de toute façon, du côté de ma mère, c’est une vraie famille de cinglés”.pano teule

Pendant une heure, Jean Teulé, par son franc parler et son humour, aura captivé son auditoire. L’espace Gazeau était plein, et les questions dans le public n’ont pas manqué pour clore ce grand entretien emprunt d’une grande impression de convivialité et de sincérité.

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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