“C’est qui là?”, demande un gamin, essayant de deviner qui se cache derrière le robot tout en récup’ d’une des affiches de l’exposition. “Ben, c’est moi”, réplique à côté Moataz, 9 ans, pas peu fier d’être ainsi à l’honneur. Hier soir, les habitants de Tujac ont eu la primeur de l’exposition “Transformes“, dernier volet d’un travail de création impulsé avec les habitants du quartier par l’artiste en résidence Norton Maza.
Ces “Transformes” sont également visibles depuis hier sur les arrières des bus, les panneaux d’affichage et une exposition se tiendra du 27 novembre au 10 décembre aux Passages de Brive. Tout un quartier mis en lumière.
L’aventure portée par les Treize arches a commencé en octobre dernier. Pendant un mois, une douzaine de volontaires a créé les costumes de bric et de broc des robots sur le thème des célèbres “Transformers”. Chacun le sien. Puis photos de nuit dans le quartier, réalisations d’affiches de divers formats et enfin, hier soir, au centre Jacques Cartier, les participants et les autres habitants ont découvert l’aboutissement de ce travail.
“C’est génial, on n’aurait jamais imaginé un tel résultat. Ça fait affiche de ciné”, se réjouit Coline, l’une de ces “Transformes”, titre final choisi en commun. “Je ne pensais pas que j’étais capable de faire ça”, avoue son mari Victor. “On s’est tous amusé. L’idée de recycler des choses, ça nous a permis d’aller puiser dans nous-mêmes. Comme quoi, pas besoin d’avoir des jeux très compliqués pour intéresser les enfants, les adultes aussi. Il devrait y avoir plus d’ateliers comme ça pour réveiller la créativité.”
“Chacun est un artiste qui a exprimé sa poésie“, répond comme en écho le plasticien Norton Maza lors de son discours inaugural. “Ce n’est pas un travail d’atelier, mais un travail de partage. C’était un gros défi que d’intégrer les gens du quartier, de refaire un imaginaire collectif qui va faire découvrir ce quartier d’une autre manière.”
Hier soir, le jeu était de reconnaître, au seul indice des yeux, qui se cachait derrière chaque “Transformes”. Le suivant, pour les participants, était de se faire prendre en photo à côté de son affiche. “C’est très important pour le quartier”, affirme Ginette devant son robot “Chance”. “Ça a permis aux gens de se rassembler et de montrer aux jeunes qu’on peut faire des choses ensemble à base d’objets de récupération. Et qu’ainsi tout n’est pas complètement perdu. Pour l’humain non plus.”
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