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Loi sur le handicap: 10 ans après…

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La délégation corrézienne de l’Association des paralysés de France faisait, ce matin, le bilan de la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, votée en février 2005. 10 ans après, le bilan est plus que mitigé, partagé entre avancées limitées et espoirs déçus.

 

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Autour de l’APF, les associations s’occupant de handicaps, qu’il soit physique ou psychique, étaient nombreuses ce matin dans ses locaux situés à Malemort. Toutes ont le même regard sur cette loi handicap de 2005. Une loi qui était ambitieuse et devait largement améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap et leur famille. Or, 10 ans plus tard, force est de constater, selon elles, qu’on est loin du compte. Ces handicapés parleraient davantage de stagnation, voire de régression, de leur situation malgré quelques avancées bien insuffisantes et souvent étouffées par une réglementation et une bureaucratie très complexe.

conf de presse APF3Cette loi est basée sur 2 axes fondateurs: l’accessibilité à la société, à travers l’école, l’emploi, le bâti, et ce que l’on appelle la compensation, qui vise à permettre une prise en charge la plus large possible du handicap et de ses conséquences. L’APF est, sur ces points, sans concession. Selon Noël Vézine, son représentant en Corrèze, “l’un comme l’autre ne sont pas encore effectifs, et le plus regrettable, c’est que les politiques semblent en net décalage avec la réalité vécue par la personne en situation de handicap et sa famille”.

conf de presse APF6Selon lui, “les textes réglementaires ont réduit le droit à la compensation, avec un périmètre d’application trop restreint, éloigné du concret“. Ainsi, les plans d’aide de la prestation de compensation du handicap ont été revus à la baisse. De plus, certains services, pourtant indispensables aux handicapés, ne sont pas ou peu aidés comme par exemple les activités liées à l’exercice de la parentalité ou les aides domestiques avec des tarifs impliquant une part importante prise en charge par les familles. Charges sur lesquelles viennent se greffer l’augmentation des coûts de la santé.

Le second aspect d’inquiétude et même de “colère” pour l’APF et les autres associations tient à l’accessibilité. conf de presse APF7La loi de 2005 laissait 10 ans aux collectivités locales et aux particuliers pour rendre accessible tous les endroits susceptibles d’accueillir du public. Cela va des bâtiments officiels aux commerces, en passant par les lieux culturels ou sportifs. En Corrèze, des investissements ont été faits mais la situation reste très inégalitaire sur le terrain. Les grandes villes comme Brive ont réalisé une bonne partie de l’objectif, mais ce n’est pas le cas pour les zones rurales. Par ailleurs, des disparités existent également dans les réalisations puisqu’on peut considérer selon Noël Vézine, “que 50% des voiries sont traités, en revanche on en est à peine à 30% pour les commerces”.

Un constat qui a obligé les pouvoirs publics, non pas à sanctionner comme il aurait dû, mais à accorder dérogation sur dérogation aux mauvais élèves. conf de presse APF8L’APF “va donc continuer à se mobiliser” avec d’autres voies d’action: l’inclusion des enfants souffrant de handicap moteur ou psychique dans le système scolaire ordinaire, l’accès au monde du travail (les contrats de travail des personnes handicapées sont majoritairement précaires), et enfin la mise en avant d’une approche du handicap beaucoup plus marquée par les droits de l’homme. Un chantier que l’APF veut mener à bien car “la loi de 2005 est ambitieuse, bien faite, il faut tout simplement qu’elle soit appliquée”.

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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