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L’hôpital de Brive poursuit sa restructuration

Les urgences brivistes ont été conçues à l’origine pour absorber 20.000 passages par an. Avec les pandémies et la raréfaction de médecins, elles ont fait face au double l’an dernier. Sous tension certes, mais elles n’ont jamais fermé tout en continuant leur restructuration. Un service à l’image du reste de l’hôpital qui poursuit sa mue avec un nouveau projet d’établissement 2023-2027 pour garder son attractivité territoriale comme médicale.

Certes tout ne va pas forcément pour le mieux dans le meilleur des mondes, cela ce saurait, mais il faut savoir, sans occulter le moins bon, se féliciter des points positifs, surtout lorsqu’ils valorisent l’engagement humain. “Voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.” C’est ce qu’a fait le maire Frédéric Soulier, président du conseil de surveillance de l’hôpital de Brive, en saluant, lors d’un point de presse bilan/projet, “les équipes de soignants et non soignants qui ont tenu” et “une gestion pas si mauvaise puisque l’établissement affiche le plus petit déficit de la Nouvelle-Aquitaine”.

L’hôpital de Brive qui rayonne sur un bassin de plus de 300.000 habitants, constitue “un pôle de référence” pour le docteur André Sommabère présidant la CME qui souligne “la qualité du plateau technique important à même d’attirer les jeunes médecins”. D’où la nécessité pour l’hôpital de continuer à se développer.

À commencer par ses urgences, en quelque sorte figure de proue qui enregistre une croissance continue de son activité ces dernières années. Le service a même atteint les 40.000 passages en 2022. le double du volume pour lequel il avait été conçu. “Contrairement à d’autres établissements alentours, nous n’avons jamais fermé les urgences et toujours assuré la continuité du service public”, a souligné le directeur François Gauthiez, “cela au prix de très gros efforts, heures supplémentaires des personnels, intérim, organisations de travail graduées et adaptées au contexte, mais pas de sélection à l’entrée.”

D’autant plus louable que le service poursuit parallèlement la restructuration de ses locaux démarré en 2021 et qui s’effectue par tranches. La première portant sur l’amélioration des conditions de travail du personnel avec salle de repos, vestiaires et locaux de stockage, était déjà effective en juin 2022. La seconde vient tout juste de s’achever: un nouveau circuit court pour le secteur pédiatrique, une réorganisation complète de l’accueil avec des circuits dédiés patients « couchés » et patients « debout », “principal objectif des équipes de professionnels des urgences face à un flux de patients journaliers ayant évolué en 10 ans de 80 à 120”.

2023 va voir “la rénovation de la prise en charge psychiatrique avec deux chambres d’isolement, la refonte complète de la salle de soins, la rénovation et modernisation des box de déchocage, la reconfiguration du secteur circuit long permettant une surveillance continue des patients avec un objectif de zéro patients sur brancards dans les circulations. le tout pour 4 millions d’euros de travaux et 400.000 euros d’équipements”, a annoncé le directeur. “La fin des travaux du service urgences est prévue pour janvier 2024.”

D’autres opérations de travaux vont également être réalisées en 2023 sur d’autres services, au niveau des soins intensifs de cardiologie, l’hôpital parents/enfants., la chirurgie ambulatoire, le bloc opératoire. Sans oublier le renouvellement d’équipements lourds comme l’IRM, un scanner et de deux accélérateurs de particules sur trois.

L’hôpital a surtout adopté un nouveau projet d’établissement en décembre 2022 après plusieurs mois de réflexion collective et qui s’inscrit dans la continuité de sa dynamique de croissance et qui font de lui “un établissement recours pour toute la Corrèze mais aussi l’Est de la Dordogne et le Nord du Lot jusqu’à Cahors”. Il a ainsi connu ces dix dernières années une expansion spectaculaire de l’éventail de ses activités et de son plateau technique avec pour conséquence une croissance importante de ses volumes d’activité que ce soit au niveau des urgences, des consultations, des interventions chirurgicales ou des hospitalisations (80.483 séjours en 2022).

Pour autant, et dans un contexte hyperconcurrentiel, le CH de Brive semble limiter les difficultés au regard d’autres établissements sur le territoire. Notamment en matière de recrutement grâce à son attractivité. “328 recrutements en 2022 pour 214 départs”, illustre le directeur. Il n’en reste pas moins que le marché de l’emploi est très tendu notamment sur les fonctions les plus qualifiées comme des profils d’infirmiers spécialisés. “35 médecins nous ont rejoint et il y a eu 15 départs. On a beaucoup recruté, il faut maintenant organiser les choses et optimiser les filières”, rebondit le docteur André Sommabère.

“Le projet 2023-2027 ouvre une nouvelle phase de l’histoire de l’hôpital de Brive“, se félicite le maire. “Nous avons les moyens, le plateau technique, les compétences. Nous sommes à un virage. Il faut trouver des coopérations intelligentes pour ne pas casser cette attractivité”. Pour le président du Conseil de surveillance, il s’agit de “dépasser les tiraillements de structures” et en arriver à “une incontournable direction commune avec les hôpitaux de Tulle et Ussel. Ce qi sert l’hôpital de Brive sert les autres structures”, lance-t-il afin “d’éviter que dans 20 ans nous soyons un désert médical“.

 

 

 

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

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