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“L’hôpital de Brive dans le rouge”

À l’heure où la France lève le masque et les mesures de restrictions liées à la Covid-19, le centre hospitalier de Brive tire la sonnette d’alarme. “L’hôpital est en saturation, c’est la première fois que nous nous retrouvons dans cette situation depuis le début de la crise“, s’inquiète le directeur adjoint Michel Da Cunha qui appelle à la plus grande vigilance.

“L’hôpital de Brive est dans le rouge.” L’heure est suffisamment grave pour que la direction fasse le tour des rédactions. La Corrèze se distingue en effet de l’accalmie ressentie en Nouvelle-Aquitaine et cette spécificité préoccupante est due à la conjonction de plusieurs facteurs. “Les urgences connaissent une activité très forte entre 120 à 130 passages par jour“, chiffre Michel Da Cunha. “Depuis trois jours, nous enregistrons par ce passage entre 8 et 10 personnes par jour malades de la Covid, là où nous étions précédemment dans une fourchette d’un à quatre. L’hôpital recense également 52 patients en forme grave. Par comparaison, il y en avait 42 au pic de la première vague.” À cela s’ajoute un absentéisme important du personnel, frappé lui aussi par la Covid, “le double de la normale”.

Malheureusement, face à la pression, l’hôpital n’a plus trop de marge de manœuvre: “Nous ne pouvons plus déprogrammer, nous sommes déjà à un niveau de 20 à 30% de déprogrammation des interventions selon les services. Les chirurgiens ne peuvent pas aller en-deça sans mettre en jeu la vie des patients et leurs chances de guérison.”

Hier, l’hôpital a donc activité le niveau 2 du plan blanc afin de se donner toutes les possibilités en matière de ressources.  Il a déjà revu les circuits en interne afin de rouvrir cinq lits en chirurgie orthopédique et quatre en médecine. “Pour la première fois, nous faisons travailler aujourd’hui du personnel positif asymptomatique, sur la base du volontariat et après avis médical. Nous faisons aussi appel aux retraités, notamment infirmiers et aides-soignants, et nous avons recours aux heures supplémentaires sur la base du volontariat avec une réactivité du personnel déjà fortement impacté, mais qui le fait avec beaucoup d’abnégation et nous le remercions.”

La direction en appelle aussi à la population en passant trois messages: “Ne venez aux urgences que si cela est vraiment nécessaire, nous accueillons par exemple des personnes qui viennent pour un renouvellement d’ordonnance ou parce qu’elles n’arrivent pas à se faire dépister ailleurs. Respectez aussi la suspension des visites, ces mesures sont prises pour protéger les malades. Il ne peut pas y avoir de relâchement à l’hôpital: il faut vraiment respecter le port du masque et les gestes barrières dans l’intérêt de tous.”

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

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