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L'esperanto s'enseigne au centre culturel

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Large est l’éventail de propositions faites par le centre culturel, entre initiations, conférences, expositions et cours, de langues notamment: l’anglais, l’espagnol, l’italien mais aussi, plus surprenant, l’espéranto. Enseigné depuis 1998, il attire toujours curieux et idéalistes le jeudi matin. Élèves et professeur témoignent.

 

esperanto2Rien ne prédestinait Lucia Unia à se tourner vers l’espéranto. Professeur d’allemand à d’Arsonval à la retraite, cette passionnée de langues a également enseigné le russe. “Puis il y a 17 ans, j’ai appris par hasard qu’une amie professeur de mathématiques se passionnait pour l’espéranto. Je n’aurais jamais cru pouvoir m’y intéresser. J’en avais entendu parler quand je faisais mes études au début des années 1960 mais j’avais laissé cette option de côté car je ne pensais pas que c’était une vraie langue. Je croyais qu’il n’y avait pas de culture derrière. Ce qui est faux.

esperanto3Créé de toutes pièces à la fin du XIXe siècle par un docteur polonais du nom de Zamenhof, l’espéranto est une langue vivante qui a toujours suscité curiosité et fascination pour les valeurs d’universalité, d’égalité et de fraternité qu’elle véhicule : “L’espéranto est le latin de la démocratie, elle est éthique, porte une vision du monde sans trop de heurts ni de violences, c’est la langue internationale de la paix”, s’entousiasmait en fin d’année un des élèves du groupe de Lucia Unia, conscient cependant qu'”il ne faut pas trop idéaliser cette langue non plus”.

Supranationale, cette langue qui n’appartient à aucun pays ni aucun peuple en particulier, a bel et bien plus d’une corde à son arc. Sans exceptions ni irrégularités grammaticales, elle est facile à apprendre et utiliser. Constituant en outre, grâce à sa logique, une aide précieuse pour l’apprentissage d’autres langues vivantes, elle apparaît pour ses défenseurs comme la langue idéale de tout individu après sa langue maternelle. “Les verbes n’ont pas de groupe, les temps ne se conjuguent pas… tout devient simple et en même temps, c’est une langue super précise dans l’action, la temporalité, elle est subtile et permet de tout exprimer.” Elle offre même, de l’avis de ceux qui l’apprennent, une grande  liberté: celle de créer des mots et d’avoir de l’audace.

Plus étoffée que le “toki pona”, plus minimaliste, que pratique notamment sur divers forums le jeune Julien passionné de langues, elle est source de plaisir et donne accès à une autre façon de penser: “L’esprit de cette langue me fascine”, explique une jeune comédienne. Récemment arrivée dans la région, elle s’était elle-même frottée à la tentative de créer une langue pour une pièce de théâtre: “En entendant une langue inconnue, il se passe quelque chose de magique au niveau de l’écoute”, assure-t-elle.

Mais pas seulement au niveau de l’écoute. Pour l’échange aussi: “On a beau baraguiner plusieurs langues, ce n’est pas pour autant qu’on peut vraiment échanger avec les autres”, assure un voyageur et élève. Quelque deux millions de personnes l’auraient appris dans le monde (selon les chiffres affichés par le site Esperanto France) dans 150 pays. Et une centaine de milliers de personnes l’utiliseraient couramment dans des échanges. Lucia Unia l’a constaté lors de ses voyages en Asie centrale notamment. Sa connaissance de l’espéranto lui a permis d’intégrer un réseau favorisant les échanges et les rencontres. C’était là le but visé par le jeune Zamenhof qui, œuvrant dans le sens d’une langue équitable pour la communication internationale, était sans doute bien loin d’imaginer l’étonnante longévité et postérité de son invention.

Plus d’infos sur les cours d’espéranto dispensés par le biais du centre culturel sur le site www.centreculturelbrive.org, au 05.55.74.20.71. Les cours se déroulent chaque jeudi de 9h30 à 11h dans les locaux de l’avenue de la gare.

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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