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Les sœurs Brunet dans le sillage des grands

Elles ont 15 et 14 ans et participeront dans 2 jours, du 5 au 8 décembre, aux championnats de France élite petit bassin à Dijon. Avec des Florent Manaudou ou Camille Muffat s’il vous plait! Le tirage au sort les alignera d’ailleurs peut-être sur les mêmes séries que les champions olympiques. Des Brivistes à nouveau dans le bassin des grands. On les encourage car leur rêve n’est rien moins que Tokyo dans 6 ans.

Voilà plusieurs années en effet que des représentants du CNB ne s’étaient alignés dans cette compétition. Certes, les deux sœurs sont désormais au pôle espoir de Limoges – depuis 3 ans pour la grande et sa cadette l’a rejointe cette année -, mais elles n’en continuent pas moins à porter le maillot des nageurs brivistes. “On a appris à nager ici et on est au club depuis qu’on a 5 ans et demi.

L’ainée, 15 ans, plus longiligne avec une tête de plus que sa sœur, serait plutôt du genre réservé. Le regard pétillant de la cadette, 14 ans, trahit un tempérament volubile, un brin malicieux. Des caractères qui les ont fait opter pour des sillages différents. Victorine, la grande, est plus à l’aise sur du sprint, 100, 200 ou 400 crawl, se classant depuis 3 ans dans les 3 premières françaises de sa catégorie. Elle fait aussi du 200 dos. Adèle, la plus jeune ne dédaigne pas le papillon sur 200, mais montre surtout un mental taillé pour le demi-fond, s’alignant sur les 400, 800 et 1.500 crawl. “Je me prépare à la longue distance et aussi à la nage en eau vive. J’ai déjà fait 2 courses, c’est différent: l’eau est froide, il n’y a pas le repère de la ligne bleue de fond, il y a les vagues, les autres concurrentes qui se cognent…” La brasse que ni l’une ni l’autre n’affectionne particulièrement, devient vite sujet de taquinerie. “Moi, c’est niveau zéro”, s’amuse Adèle, “et ça me motive quand ma sœur me taquine”, reconnait-elle. “Moi, ça m’énerve vraiment”, cingle Victorine. Mais entre elles aucune jalousie mal placée.

Bien sûr, les prédispositions ne suffisent pas pour arriver à un tel niveau. Il faut aussi être âpre à l’effort et les deux sœurs cumulent deux entraînements quotidiens: “entre midi et 2 et le soir de 17h à 20h”. Avec un seul jour de repos par semaine. Un régime auquel elles se soumettent presque naturellement. “Le plus dur, c’est de ne pas avoir d’horaires de cours aménagés”, s’accordent-elles. Toutes les deux sont scolarisées au lycée Léonard Limosin, en 2de et 3e. “Nous sommes dans des classes normales, mais pour nous il n’y a pas de vacances scolaires puisqu’on a des stages d’entraînement. Heureusement, après une compétition, les profs sont un peu indulgents avec nous.” Ce qui n’empêche pas l’aînée d’être aussi brillante dans ses résultats scolaires et, privilège de l’âge, d’aider un peu sur sa sœur pusiqu’elles partagent la même chambre. Les parents veillent d’ailleurs au bon équilibre de leur progéniture. Tous deux anciens sportifs à un haut niveau, lui en volley à Tours, elle en basket à Brive, ils connaissent parfaitement les états d’âme qui peuvent venir perturber leurs filles. Car suivre une telle carrière implique forcément de faire aussi une croix sur une vie classique d’ados. “On n’a pas trop de loisirs”, reconnait Victorine. “Lorsque j’ai un moment, j’aime peindre, de l’abstrait”, précise-t-elle. “Moi, j’aime beaucoup dormir”, plaisante la cadette qui a besoin d’une grosse récupération, “écouter de la musique, avec les amis quand je peux, lire aussi et regarder les infos, plus tard je voudrais être journaliste sportif.” L’aînée se verrait quant à elle vétérinaire.

A quelques jours de la compétition, toutes les deux sentent la pression monter. Le doute s’immisce chez Victorine. Avec leur jeune âge, elles vont côtoyer l’élite de la natation française, les champions olympiques. Les Camille Lacourt, Florent Manaudou, Jérémy Stravius, Fabien Gilot ou encore Camille Muffat et Coralie Balmy seront là. “J’espère leur faire dédicacer un bonnet“, avoue Adèle. Pas plus impressionnée pour autant de concourir avec “les vieux”: “Un jour, c’est nous qui serons à leur place”. La compétition qui n’est pas qualificative, met fin à la saison en petit bassin. Les deux sœurs sont déjà qualifiées pour les championnats de France grand bassin à Chartres en avril 2014. Pour l’une comme l’autre, l’objectif est d’être sélectionnées en équipe de France pour les Euros de leur catégorie d’âge… Avec plus loin, en ligne de mire, les JO de Tokyo. Pour dans 6 ans. D’ici là, l’eau aura bien coulé.

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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