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Les régions Centre et Limousin, au croisement des Suds

Inauguration

Les archives municipales ont inauguré hier l’exposition itinérante Carrefour des Suds en Limousin et région Centre. Une histoire de l’immigration très documentée, sur laquelle il reste encore beaucoup à écrire, plus encore à faire connaître. A voir jusqu’au 31 août, entrée libre. Infos: 05.55.18.18.50.

Si la France est un pays d’immigration, les flux migratoires n’ont pas concerné de la même manière les territoires; et ils en ont touché certains auxquels on n’aurait pas pensé de prime abord.

Depuis 1999, la population en Limousin a augmenté de nouveau et atteint les 745.000 habitants. Un accroissement que la région doit à ses populations immigrées en provenance des Suds. Alors, même si on associe plus volontiers le Limousin à des flux tels que l’exode rural, plusieurs flux migratoires ont pourtant façonné ce territoire.

C’est cette histoire qui constitue le cœur de Carrefour des Suds en Limousin et région Centre, une exposition itinérante dirigée par l’historien et chercheur au CNRS Pascal Blanchard, prêtée par l’Aroéven de l’académie de Limoges et adaptée au niveau local par le service des archives municipales.

En Limousin, au tournant du XXe siècle, la première vague d’immigrés est constituée d’Espagnols, de Portugais et d’Italiens qui exploitent les mines d’or et de charbon, travaillent dans les champs et sur les chantiers de la région tandis que la seconde vague concerne les Turcs, les Maghrébins ou encore les Indochinois.

Au fil du siècle passé, l’accueil des immigrés a varié en conditions et en nombre. A la fin des Trente Glorieuses par exemple, des politiques plus restrictives sont menées quant à leur accueil au moment même où les demandes d’asile montent en flèche. Par contre, plus tôt, après la seconde guerre mondiale, les chantiers de reconstruction suscitent un important afflux de main d’œuvre. Espagnols, Italiens, Polonais puis Maghrébins et Portugais viennent travailler sur les grands chantiers urbains et sont d’ailleurs souvent assignés aux tâches les plus dures.

DiscoursAccompagnées de nombreux documents d’archives locales et de vidéos (entretien, film Gens d’ici venus d’ailleurs réalisé par Jamila Houdaïbi), les archives dévoilent aussi pour la première fois leur fonds d’archives audiovisuelles initié cette année. Un témoignage vivant qui humanise cette étude et lui confère un supplément d’intérêt. « Un sujet sur lequel il reste encore largement à écrire », a précisé Marie-Odile Sourzat, conseillère municipale déléguée au développement culturel « et plus encore à faire connaître car cette histoire est pour l’heure de fait absente de notre mémoire collective et de notre patrimoine historique. » Elle en est pourtant partie intégrante.

Exposition présentée jusqu’au 31 août aux archives municipales de Brive, 15 rue du docteur Massénat. Ouvert du lundi au vendredi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h. Entrée libre. Infos au 05.55.18.18.50 et sur le site archives.brive.fr

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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