Treillis nouvelle génération, sourires halés, les premiers militaires du 126e RI sont rentrés d’Afghanistan ce matin à Brive, après presque 6 mois de mission. En tout 71 Bisons. Leurs camarades vont également revenir par vagues successives du 12 au 21 décembre et tout le monde pourra passer les fêtes en famille. Bienvenue chez vous.
“Les copains étaient un peu jaloux de nous voir partir en premier“, avoue un lieutenant. “En Afghanistan, il faisait encore assez beau, mais il commence à faire frais la nuit. On a bien senti le froid lors de notre dernière mission”, explique le chef de la 2e section de la 1ère compagnie. “On a juste croisé la relève à l’aéroport de Bagram, c’est le 2e RIMA du Mans qui nous remplace.”
Le voyage du retour a paru bien long aux hommes, dont une femme, pressés de retrouver les leurs. “Nous avons transité trois jours à Paphos à Chypre, où nous avons eu un debriefing, pour parler un peu, évacuer, pour ne pas tout mettre sur la table en rentrant”, poursuit l’officier qui essuyait son baptême du feu, après juste une mission au Tchad l’an dernier. “Pour moi tout s’est bien passé. Dans ma section, je ramène tout le monde”, confie-t-il soulagé. “C’est une bonne expérience qui force à grandir. On voit aussi la chance qu’on a d’habiter dans notre pays. Maintenant, on va profiter de quasiment 8 semaines de repos”, se réjouit le Bison. Pour tout le monde, retour fin janvier. “C’est le tarif pour ceux qui rentrent, quel que soit le nombre d’années de service.”
“Tout ce qu’on savait, c’est qu’on pourrait passer les fêtes à la maison et on est vraiment heureux d’être rentrés“, soufflent deux sergents et un première classe. Par sécurité, les noms ont disparu des treillis. Paquetages banalisés également. “Nous, on était sur Tora (la principale base avancée du régiment, sur un piton rocheux, Ndlr), donc avec un peu plus de “confort” que nos camarades.” L’un d’eux effectuait sa deuxième mission en Afghanistan: “La première, c’était à Kaboul. Cette fois, c’était un peu plus chaud.” Pas plus de commentaires. Il faudra attendre le retour du chef de corps.
Les militaires ont atterri à 6h ce matin à Toulouse pour rallier en car la caserne Laporte. A la descente des deux bus, leurs mines bronzées, leurs tenues de combat amples et plus claires, contrastent avec celles de leurs collègues en classique treillis qui les attendaient depuis le petit matin et leur ont préparé un petit déjeuner chaleureux au mess. Le commandant en second, Pascal Goujon, y est allé de son petit discours de bienvenue: “On est d’autant plus content de les voir revenir qu’ils ont le sourire. Le voyage était long et ils ont une seule chose en tête: rentrer chez eux. Ils doivent d’abord passer par un petit circuit administratif pour qu’on récupère les papiers, plaques… L’objectif pour nous, c’est qu’ils soient dans leur foyer à midi”, assure l’officier. En tout cas, pour ceux qui habitent Brive.
Les petits groupes ont du mal à se disloquer: “On ne vit pas six mois les uns sur les autres, dans des conditions d’insécurité, sans que se créent des liens solides”, constate le militaire. “Six mois sans les voir, c’était long aussi pour nous, en base arrière“, ajoute le commandant en second. “On a travaillé avec la moitié des effectifs. Après leur repos, on va pouvoir revenir à une situation normale.”
Ce dimanche, 94 nouveaux Bisons auront repris le même chemin pour renouer avec la cité gaillarde, puis mercredi 15 décembre, ce sera le tour de cinquante autres avec parmi eux le chef de corps, le colonel Jérôme Goisque. Puis une quatrième vague de 158 militaires samedi 18 décembre. Enfin, les 60 derniers devraient rentrer vers le 21 décembre, en passant par Istres cette fois.
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