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Les jeunes talents Maecene arts font le Garage

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Maecene arts expose trois de ses artistes au Garage, avenue Edouard Herriot. BV Skin Art (dont on peut même toucher les oeuvres), Florian Eymann et Smith Smith, trois talents aux univers particulièrement sensibles à découvrir jusqu’au 24 janvier. Une grande première pour cette association qui vient également de se voir reconnaître d’intérêt général et va ajouter à son catalogue rien moins que Jak Espi et CharlElie Couture… avec peut-être la venue de ce dernier à Brive.

 

De gauche à droite, Florian Eymann, Laurent Cadeau, BV Skin Art et Smith Smith

De gauche à droite, Florian Eymann, Laurent Cadeau, BV Skin Art et Smith Smith

“C’est une belle victoire et une reconnaissance pour Maecene arts.” Le président Laurent Cadeau est aux anges, voyant même de bon augure la subreptice réapparition de l’enseigne “Moteur d’art contemporain” sur la façade du Garage. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, l’association est désormais reconnue d’intérêt général, ouvrant ainsi la défiscalisation aux mécènes.

Voilà donc aujourd’hui exaucés les deux voeux qu’elle s’était fixée dès sa création en 2013. La voilà maintenant qui rêve d’investir plus durablement le lieu. “Nous avons de quoi le faire vivre, avec 16 artistes référencés, bientôt 18.” En janvier, deux pointures vont officiellement rejoindre le listing: Jak Espi et ses sculptures aux formes voluptueuses et colorées, CharlElie Couture et son Street art photo-pictural. “Nous les avons rencontrés cet été à Salon de Provence. Ça a été un coup de coeur et CharlElie a très envie de venir exposer au Garage“, assure Laurent Cadeau.

BV Skin ArtPour l’heure et jusqu’au 24 janvier, le lieu a été investi par trois jeunes talents de l’association: BV Skin Art, Florin Eymann et Smith Smith. Depuis hier, ils ne se connaissaient que virtuellement, “sur la toile” pour ainsi dire, étant éparpillés à Lyon, Nantes ou dans le Loiret. Trois univers bien distincts, trois modes d’expression tout aussi différents, mais qui finalement se répondent dans leur quête de sensibilité et de dialogue avec le public.

BV Skin Art, alias Baignoire Verte, de son vrai nom Michel Marcon, crée des oeuvres tactiles qui interpellent le public tant par la matière d’origine industrielle que par la technique employée. Des toiles d’un nouveau genre dont il est le seul à maîtriser la technique qu’il a mis une vingtaine d’années à dompter. “J’utilise un mélange de plastique et de silicone que je travaille à froid et par terre. C’est une matière qui sèche très rapidement, en 1 minute 30, c’est toute la difficulté.”

Matière silicone pour BV Skin ArtCet alchimiste travaille ainsi par couches superposées qui par accumulation vont créer le sujet et les couleurs, offrant ainsi à ses toiles une troisième dimension. “C’est un médium exigeant, mais très actuel, entre l’impression 3D et la lithographie.” Parallèlement à ses portraits, auto ou non, ses regards insolites, BV Skin Art présente aussi dernières créations, avec des effets de transparence sur des toiles qu’il fabrique lui-même. Du plastique vers une plastique avec des toiles qui offrent une autre lecture, d’autant que l’artiste invite le public à toucher allègrement ses œuvres, à l’encontre de l’interdiction coutumière. Un brin “rebelle” dans l’âme.

Florian EymannAutre univers avec Florian Eymann. Ce jeune artiste autodidacte rend hommage à sa façon aux maitres picturaux en s’inspirant de leurs oeuvres pour les déstructurer: “ça permet aux lecteurs de ne pas être totalement perdu”. Une sorte de renaissance.

Faisant fi des repères, il explore ainsi par séries l’inconscient enfoui dans notre perception de ces toiles, les couvre de touches explosives et abstraites, transcende ces standards figuratifs. On “reconnait” les plissés et les drapés, mais notre imaginaire s’emballe devant cette étrange familiarité. Ces oeuvres ont la puissance des démons de Goya ou de Bosch. “Je travaille sur les ressentis, l’inconscient qu’il y a dans cette peinture classique mais aussi la violence véhiculée par notre monde.” L’artiste se défend de tout message: “Je veux simplement provoquer l’émotion.”

Smith SmithLe Nantais Smith Smith alias Frédéric Drouin utilise quant à lui la technique du collage. A distance, on jurerait qu’il s’agit d’une toile. “Ce ne sont que des petits bouts de papier accumulés“, commente ce “poly artiste”, d’abord musicien, même guitariste accompli, puis photographe avec à son actif un beau travail sur la vie des palettes.

Depuis 2014, il explore les collages. L’exposition met en valeur ses prometteuses “collections”. Comme In the shadow of the moonlight, sur des stars, Pablo Picasso, Camille Claudel, Kurt Cobain, Romy Schneider… “une sorte d’hommage aux gens que j’aime”. Egalement une Harvey family bird qui met en pièces de drôles d’oiseaux musiciens, tiens, tiens ! Ou son premier grand format, 1981, accessoirement rebaptisé “Faustine” par les galiéristes, allez savoir…

expo le garage11“C’est la vraie première expo à laquelle j’assiste”, explique Smith Smith qui parallèlement à sa création personnelle, explore beaucoup les collaborations avec d’autres artistes de diverses nationalités, “comme un cadavre exquis“. Et après tout, Jacques Prévert n’était-il pas un des premiers collagistes?

BV Skin Art, Touch me 3D painting, accompagné de Florian Eymann et Smith Smith au Garage, 19 et 21 avenue Edouard Herriot. Entrée libre du mardi au samedi de 12h à 18h et dimanche de 15h à 18h.

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Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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