Les uns, membres du Conseil municipal des jeunes, vendront crêpes, gâteaux et boissons chaudes ce samedi 27 novembre place du Civoire. Quatre jours plus tard, mercredi 1er décembre, les autres, quatre étudiantes à l’IUT GEA de Brive, prendront le relais avec de nouvelles actions. Deux journées de lutte contre le sida. Un sujet encore trop tabou à leurs yeux.
“On se sentait concernés”, expliquent Adryaan, Cécilia et Jianluca, 15 ans chacun, membres du Conseil municipal des jeunes (CMJ). “C’est quelque chose qui peut toucher tout le monde et les gens n’en prennent pas conscience. A l’école, on nous en parle beaucoup, on est plus au courant et c’est moins tabou pour nous, les jeunes. On peut plus facilement en parler.” Alors, ils ont décidé d’en parler samedi prochain à même la place publique au côté d’Entr’aidsida Limousin qui fournit supports d’information et préservatifs. Et surtout, ils n’hésitent pas à se mobiliser. Ils seront une quinzaine du CMJ à se relayer de 10h à 18h pour vendre crêpes, gâteaux et boissons chaudes au profit de la cause (le fruit de la vente sera reversé à Entr’aids). “Nous avons prévu 20 litres de pâte, ce qui équivaut à environ à 120 crêpes. Il faudra avoir le tour de main.” Une première pour beaucoup, tout comme cette implication du CMJ, dans la lutte contre le sida. Comme un prélude à la grosse journée mondiale d’action qui aura lieu quatre jours plus tard, le 1er décembre comme chaque année.
“Les gens croient qu’ils sont à l’abri. C’est toujours pareil, tant qu’on a pas été touché de près“, s’accordent Margaux, Elise, Mariam et Raïssa. Toutes les quatre sont en 3e année de Gestion des entreprises et des administrations à l’IUT de Brive. Pour elles, cette journée du 1er décembre est avant tout un projet tutoré comptant dans leur cursus et qui leur permet de mettre à nouveau leur enseignement en pratique. Ce qui ne les empêche pas d’être aussi concernées: “On sait que beaucoup de jeunes ne se sont pas encore fait dépistés. Ça reste un sujet un peu tabou dans la communication. On en parle, mais jamais trop ouvertement. Autour de nous, lorsqu’on dit aussi sur quoi porte notre action, certains se mettent quelquefois à rire! Et pour autant, c’est un sujet très grave. Donc, il faut continuer d’en parler et montrer l’importance d’un dépistage.” Elles ont d’ailleurs prévu une conférence sur ce thème et de nombreuses animations, jeux, mini-tombola, objets dédicacés… Sans oublier de promouvoir le dépistage anonyme et gratuit qu’assurera toute la journée l’équipe du docteur Abraham en délocalisant le service au bureau d’hygiène et de santé, rue Massénat. C’est cette dimension “solidaire” qui a séduit les étudiantes, ravies de travailler avec les associations et services concernés. “Notre seul regret est de pas avoir le témoignage de malades pour la conférence que nous organisons à l’IUT. Ça aurait été plus marquant!”
Le programme des deux journées de mobilisation
Samedi 27 novembre
Mercredi 1er décembre
A noter également, dans le cadre de cette mobilisation dans la lutte contre le sida, l’action de la Mutuelle Via santé MIC qui a fait réaliser une série de cartes postales avec des joueurs du CAB sur le thème “C’est le sida qu’il faut exclure, pas les séropositifs”. Onze rugbymen se sont prêtés à la technique du portrait, noir et blanc évidemment, pour changer le regard sur les malades.
Ces cartes collector, tirées à quelque 3000 exemplaires, seront distribuées avec documentation et préservatifs aux spectateurs du match Brive-Agen le samedi 4 décembre. La mutuelle a également monté une exposition reproduisant la série en grand format, visible pendant la semaine du 1er décembre dans ses locaux, puis ensuite itinérante à travers des lieux publics. Le rugby, un bon vecteur de communication en ovalie.