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Les grandes sections maternelles découvrent “la classe bleue”

“Bleue” comme l’eau de la Piscine car l’objectif est de familiariser les enfants de grandes sections avec le milieu aquatique, au moins qu’ils sachent se sauver s’ils tombent à l’eau. C’est tout nouveau et encore expérimental au niveau national. Forte de son expérience avec les CP-CM2, la Ville de Brive le met en place dès cette année avec l’Éducation nationale. Plus de 600 élèves vont en bénéficier d’ici l’été. Direction “la piscine des grands” avec Eden, Louis, Anouk, Baba et leurs petits camarades de Blaise Raynal et Paul de Salvandy.

La “piscine des grands”, c’est ainsi que ces enfants plus habitués à l’espace ludique, désignent le grand bassin sportif. “C’est profond. Et moi, avant, j’avais peur”, avoue Eden, 6 ans. “J’avais peur de l’eau et plus maintenant. Je m’amuse avec les copains. J’ai appris à faire l’étoile.” Entendez par là se mettre sur le dos les membres en croix et flotter.

“Nous leur apprenons comment se sauver s’ils tombent à l’eau”, résume Laurent Rapacioli, l’un des trois MNS qui encadrent la séance. En six séances de 40 minutes sur six jours consécutifs de classe, les enfants vont ainsi descendre à l’échelle, suivre le bord du bassin pour remonter à l’autre échelle 25 mètres plus loin. Puis progressivement lâcher le bord, mettre la tête sous l’eau, flotter, sauter du bord… Bref gagner en aisance et en aquacité.

“Ils ont déjà beaucoup progressé en seulement trois séances, c’est l’avantage des séances rapprochées“, constate Catherine Puydebois, enseignante à Blaise Raynal. “Beaucoup avaient peur, certains ne viennent pas souvent à la piscine. On ne les oblige en rien. Il y a un effet d’entrainement avec leurs copains plus aguerris, ça les motive.”

Après bien des hésitations, Laura a réussi à mettre la tête sous l’eau pour passer dans le cerceau, certes en fermant les yeux derrière ses lunettes rose fluo assorties à son maillot à froufrou. Baba qui à la première séance n’arrivait pas à garder les épaules sous l’eau, a absolument tenu à sauter du plot, rassuré par la maître-nageur prête à le récupérer dans l’eau. Louis a pris son temps lui aussi, il a d’abord bien voulu se laisser glisser dans l’eau en étant assis et le tour suivant debout, puis avec encore plus d’élan… et on ne l’aurait plus arrêté.

“Certains sont plus à l’aise que d’autres, on ne les force pas. Ils arrivent à passer par dessus leur peur et ils en sont d’autant plus heureux et fiers”, observe Frédérique Demai, enseignante à Paul de Salvandy. D’autant que cette familiarisation précoce faciliterait ensuite l’apprentissage de la natation.

Les maîtres nageurs ont suivi une formation pour s’accorder sur ce module encore expérimental qui devrait être effectif au niveau national d’ici 2024. “Peu de villes l’ont mis en place. À Brive, nous avons déjà une expérience avec les ateliers que nous proposons pendant les vacances”, explique le directeur Vincent Dinard. Cette classe bleue demande cependant un renfort d’encadrement en MNS. “C’est une vraie volonté de la ville en personnel comme en créneau car par sécurité, nous n’accueillons qu’une seule classe à la fois.”

Ces classes bleues ont débuté le 21 mars dernier. Les 25 grandes sections de maternelles vont ainsi se succéder en vague de 6 jours jusqu’aux vacances d’été. Toutes, publiques comme privées. Soit plus de 600 enfants. “Ils vont aborder l’été avec déjà une approche de la natation, c’est un élément essentiel pour leur sécurité“, argumente Valérie Taurisson, adjointe au maire en charge de l’Enseignement.

“Ces classes bleues s’inscrivent dans ce que nous faisons déjà depuis de nombreuses années pour les élèves allant du CP au CM2. Il y a une continuité du savoir nager développé lors de toute la scolarité de l’enfant.” Ce nouveau mode d’apprentissage, plus condensé sur des jours consécutifs, se révèle très efficient. Faut-il alors l’adopter avec les plus grands qui ont quant à eux des séances hebdomadaires espacées ? La réflexion est ouverte. “C’est l’intérêt de l’enfant qui va primer.”

 

 

 

 

 

 

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

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