L’opération “Les coulisses du bâtiment” organisée par la fédération française du bâtiment ouvre un accès d’ordinaire fermé au public. Les chantiers. Elle permet au public d’y pénétrer mais surtout de découvrir les différents corps du métier que la profession réunit. Cette année, c’est la construction des 110 logements de Tujac qui a été choisie dans le département. A cette occasion, plus de 300 élèves de Corrèze vont y défiler toute la journée.
“Ça vous tente pas le bâtiment”, demande François, un retraité du bâtiment qui fait partie des parrains bénévoles faisant visiter toute la journée le chantier des 110 logements de Tujac, choisi pour l’opération des coulisses du bâtiment. “Non , pas le bâtiment”, répond une jeune élève de 3e. “Mais plutôt la peinture”. Une remarque qui témoigne d’une méconnaissance du terrain. Les métiers du bâtiment sont loin de se cantonner à la seule maçonnerie. “Un chantier comme celui de Tujac regroupe plus d’une quinzaine de corps de métiers“, explique François. “Et même sur certains chantiers spécifiques, il peut y avoir une infinité de professionnels. C’est le cas d’un doreur par exemple. C’est là tout l’intérêt d’un métier où chacun peut trouver sa place. Et le plus important, c’est que le succès d’un chantier dépend de tous.”
Cette journée organisée à l’échelle nationale permet aux jeunes de voir et de comprendre ce qui se passe derrière les palissades et d’observer un chantier à différents stades d’avancement. “Ce site a été choisi car sa taille est importante et le volume de son activité intéressante. De plus, il s’agit de logements sociaux. A travers ces visites, nous voulons promouvoir notre métier qui regroupe plus d’un million de salariés en France”, explique Jean-Michel Albaret, secrétaire général de la fédération. “Nos métiers sont caractérisés par deux spécificités fondamentales”, ajoute François. “Nous créons un prototype à chaque fois. On ne fait jamais le même bâtiment alors il faut toujours réfléchir, s’adapter. De plus, nous produisons sur le lieu de l’adaptation.”
Des travaux de ferraillage, à la voirie, le gros œuvre et le second, tous les stades de la construction seront expliqués aux jeunes. François énumère quelques unes des spécifités des différents métiers: “Pour le gros œuvre, c’est du travail d’équipe. L’électricien, lui, peut travailler seul sur 20 logements. Personne ne l’embête mais il est responsable de son travail et doit le rendre à temps. Les femmes, elles sont peu représentées sur les chantiers. Elles se répartissent sur les métiers de la peinture, la plomberie, la moquette ou même la plâtrerie. Le plus ingrat, c’est la charpente car on ne voit jamais la trace de son travail. Finalement, une des grandes difficultés, c’est de faire succéder tous ces corps de métiers.”
Toute la journée, plus de 300 élèves, casque sur la tête, vont défiler à l’intérieur du chantier accompagnés des guides et des parrains bénévoles. Une journée pour faire progressivement évoluer la perception d’un métier mal considéré. “Il faut parler du bâtiment. C’est un beau métier”, termine François.