Des professeurs très contents du travail des élèves, des collégiens légitimement fiers d’eux, tout va pour le mieux dans la classe de 4e3 de Jean-Lurçat! En tout cas pour les douze élèves de l’option “Lecture de l’image”. Hier soir, ils montraient leur court-métrage “96 heures + 1” à leur famille et à quelques invités.
Très réussi le film des douze élèves! Les “scénaristes-réalisateurs-décorateurs-comédiens-monteurs” de l’option “lecture de l’image” se sont montrés très efficaces. Et leurs professeurs Nathalie Lavédrine et Frédéric Brochard ne cachent pas leur satisfaction: “C’est la première fois qu’on fait un film aussi long (19 min) avec pas moins de 300 prises, et c’est en même temps la première fois qu’on arrive à le montrer à la fin de l’année scolaire et non à la rentrée de l’année suivante”.
Cette réussite s’explique par l’investissement exceptionnel des collégiens. “Ils sont revenus plusieurs fois les vendredis sur leur temps libre, en dehors des 1 heure 30 que l’on consacre toutes les semaines à l’option”, se satisfait Frédéric Brochard, prof de maths passionné de vidéo. Il a repris l’option “lecture de l’image”, interne au collège Jean-Lurçat, il y a trois ans et a convié la prof de français Nathalie Lavédrine à le rejoindre en 2009. “Je connais mieux ce qui touche à l’image fixe, comme la peinture ou la photographie”, confesse la demoiselle. “Mais cette découverte de la vidéo me passionne. Et puis mes compétences de professeur de français m’ont permis d’aider les élèves pour l’écriture du scénario.”
Les élèves participent en effet à toutes les étapes de la création d’un film. Pas moins de 5 séances de travail furent nécessaires pour élaborer l’histoire. “On a écrit par groupes sur le thème du gaspillage, et après on a voté pour la meilleure idée”, explique Ludivine. “L’histoire, c’est une élève qui gaspille trop, par exemple en ne fermant pas l’eau du robinet ou en jetant la nourriture. Elle revit le même jour plusieurs fois et une voix lui demande de gaspiller moins pour s’en sortir.”
Le scénario, qui rappelle l’excellent film “Un jour sans fin” de Harold Ramis, avec Bill Muray et Andy MacDowell ( que, pourtant, aucun élève n’a vu), est du genre très élaboré. Savoir qu’il a été réalisé en finalement assez peu de temps ajoute à la satisfaction de découvrir un court-métrage très plaisant. La comédienne principale, Constance, très à l’aise devant la caméra, a bénéficié du talent des autres élèves pour la filmer. Le montage aussi est plein de bonnes trouvailles, comme les “flash-back” en noir et blanc. Une belle idée signée Esther.
Hier soir, les élèves et leurs familles avaient la possibilité d’amener un DVD afin que leur soit gravé et offert le film et les sept bonus, d’un sympathique “making of” en passant par l’indispensable bêtisier. Difficile de dire si la bande des douze montera un jour les marches à Cannes. Ils ont de toute façon des tas de raisons d’être fiers de leur travail. A quoi bon s’encombrer de Limousines et d’un tapis rouge, puisque la véritable satisfaction est celle que l’on apprécie dans la modestie et la modération.