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Les collégiens de Cabanis font la grande lessive

Les collégiens de Cabanis ont étendu toute la journée une lessive peu commune. Sur les fils, quelque 800 textes et dessins ont été épinglés. Le rendu est du plus bel effet! Tant dans la cour de l’établissement  que dans l’imaginaire des jeunes.

“Mon cœur est rouge comme la flamme qui brûle pour toi.” C’est le texte d’un dénommé Dorian qui a touché Manon et Victoria, élèves en classe de 3e au collège Cabanis. Autour de ces mots d’amour, flotte un océan d’autres poèmes et dessins suspendus à des fils tirés de part en part dans la cour du collège. L’ambiance est festive, le lieu transfiguré. Quelque 800 feuillets réalisés par les élèves, de la 6e à la 3e, ondulent ainsi au gré du vent.

Les jeunes ont eu carte blanche. En cours d’art plastique, de français ou chez eux, ils ont pu laisser libre court à leur imagination. Seule consigne, partir d’une couleur et proposer un dessin qui se rapporte au texte. “On découvre les pensées et les idées des autres. Il y a de la musique aussi, c’est cool!”, poursuivent les deux jeunes filles. “Le but n’était pas de faire le plus beau dessin, mais d’exprimer quelque chose”, ajoutent Marion, Pauline et Aurore, elles aussi séduites.

Cette action est la traduction de “La grande lessive”, une installation artistique éphémère créée en 2006 par la plasticienne Joëlle Gonthier et largement repris depuis. “Dans un espace public, des fils sont tendus”, explique le professeur de français Philippe Mathieu qui a souhaité importer la manifestation au collège. Derrière l’acte créatif et l’espace de libre -expression ainsi créé, “c’est un moment de partage et d’être ensemble: une manifestation qui veut favoriser le lien social.” C’est dans ce souci qu’un projet dans le projet a été développé par Thomas Paré, professeur des sciences de la vie et de la terre, réunissant des collégiens du club jardin et de jeunes handicapés de l’IME autour de créations réalisées avec des peintures à base de choux! 

La récré de 16h a sonné. Le décrochage va commencer. Antonin et Selma sont en 5e. Ils ont fini les cours depuis midi mais ont décidé de rester toute l’après-midi pour continuer à créer, à accrocher, à ranger. Un peu à contre-cœur, ils commencent à détacher les feuillets. Cela n’aura duré qu’une journée. Mais toutes les grandes lessives ont l’habitude de se dérouler deux fois l’an. Aussi, au vu du succès remporté auprès des jeunes de Cabanis, il y a fort à parier que cette initiative qui veut faire vibrer la langue et les imaginaires, ne restera pas lettre morte.

 

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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