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Les chantiers d’insertion s’ouvrent au tourisme

visite théâtralisée

Hier soir, une visite guidée théâtralisée a animé le cœur de la ville. A la manœuvre, un groupe de 10 personnes volontaires issues des chantiers d’insertion de l’office de tourisme de Brive et des Restos du cœur. Ce projet original qui veut favoriser l’insertion sociale et professionnelle des bénéficiaires par la mise en œuvre d’une activité artistique et culturelle a enthousiasmé les spectateurs comme les comédiens.

“De quoi s’agit-il?”, interrogent au détour des rues de nombreux badauds étonnés de cette animation inhabituelle. Elle proposait hier soir aux passants de visiter la ville de façon inédite, aux côtés de 10 hommes et femmes volontaires des chantiers d’insertion de l’office de tourisme de Brive et des Restos du cœur.

Cette animation a étonné, et pour cause. C’était là sa première occurrence. “L’office de tourisme est porteur d’un chantier d’insertion depuis 2003; il accueille en moyenne une trentaine de salariés en insertion à l’année”, a rappelé Vanessa Brunaud, directrice adjointe de l’office de tourisme. “A l’issue de leur parcours, la majorité d’entre eux va pouvoir accéder au marché du travail. Jusque-là les bénéficiaires, les demandeurs d’emplois les plus en difficultés, étaient dirigés vers des travaux tels que l’entretien et le balisage des 500 kilomètres de chemins de randonnée de l’Agglo ou encore vers des interventions ponctuelles sur des manifestations événementielles comme Brive Plage ou le festival Icare.”

C’est dans le prolongement de ces interventions culturelles que l’idée est née de proposer ces visites guidées théâtralisées financées par le Conseil général de la Corrèze et la Caisse d’épargne d’Auvergne et du Limousin; avec en toile de fond la volonté de mobiliser les personnes très éloignées de l’emploi autour d’une activité valorisante. “On a trouvé très intéressant de pouvoir lier le social et le tourisme”, assure Aurélie Delbègue, directrice du chantier d’insertion de l’office.

“Nous avons eu 15 séances de 7 heures de travail”, expliquent Véronique Etienne, metteur en scène pour la compagnie Homo Sapiens qui a assuré le montage et la mise en scène et Christine Dardaud, formatrice au FJT formation de Tulle. Un drôle de défi, mais un projet dans lequel les participants se sont très vite impliqués tant dans l’écriture, l’adaptation que la décoration scénique, avec une aide précieuse du chantier d’insertion Vet’Aime pour les costumes. “Nous sommes partis de la visite guidée existante et nous l’avons transformée en visite artistique”, continue Véronique Etienne. Des personnages illustres de la ville, le passage du sanglier, la place du Civoire ou encore la Collégiale Saint-Martin ont livré quelques-uns de leur secrets par le biais de lectures et de saynètes drôles et inventives. “Même si il y a quelques oublis, ça donne du peps à la ville et à son histoire”, glisse à son voisin un spectateur.

“Je ne me doutais pas que je pouvais avoir un petit talent”, confie Patrice, 42 ans. “Je m’exprime mieux, j’ai retrouvé une confiance en moi que je n’avais pas et ça m’a aidé à moins bégayer”, ajoute-t-il, d’une voix tout à fait fluide. “Si d’autres spectacles comme ceux-là voient le jour, je me porterais tout de suite volontaire!”

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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