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Les camps du Limousin, une page sombre de l'histoire de la région

Le musée Michelet présente actuellement une exposition sur une des pages sombres de l’histoire du Limousin, celle où notre région, comme d’autres, était utilisée pour enfermer des opposants au régime de Vichy. Documents, témoignages, cette exposition était inaugurée hier soir par Françoise Gautry, adjointe au maire en charge de la Culture.

Trois camps furent ouverts pour le Limousin à partir de 1940, tous situés à proximité de Limoges, à Saint-Germain-les-Belles, Nexon et Saint-Paul-d’Eyjeaux. Ils étaient destinés à l’origine à regrouper ce que l’on appelait à l’époque, durant la collaboration, les étrangers “indésirables”. Ce genre de camps d’internement a vu le jour dès 1939 en France. Ils sont les témoins de la politique d’exclusion et de collaboration du régime de Vichy avec l’occupant allemand.

De nombreux “politiques” y furent internés, des communistes, des syndicalistes, des maires, des sénateurs, mais aussi des Espagnols fuyant le régime de Franco après la guerre civile, ainsi que des milliers de Juifs étrangers, réfugiés eux aussi et voués par les nazis à la déportation et à l’extermination. Au camp de Nexon par exemple, 450 Personnes de confession juive, dont 68 enfants, habitants de la région de Limoges, furent livrés aux nazis par le gouvernement de Vichy et déportés vers le camp d’Auschwitz.

Appelés officiellement “centre de séjour surveillé”, ces camp n’en sont pas moins de vrais camps d’internement. Ils sont composés, pour la plupart, de baraquements en bois, entourés de barbelés et de miradors entre lesquels les patrouilles vont et viennent. Des patrouilles françaises et non allemandes, car ce sont des GMR, Groupes mobiles de réserve, un des bras armés du régime de Pétain, qui se chargent de la surveillance.

Retour de bâton, à la fin de la guerre, ce seront des Allemands qui remplaceront les prisonniers libérés par les hommes de Georges Guingouin, le chef des maquis du Limousin.

L’exposition retrace l’histoire de ces camps disparus et le destin de ceux qui y furent enfermés. Elle est complétée par une série de dessins originaux réalisés par un détenu de Nexon, Raoul Nolibos. Cette exposition sera complétée par la projection du film Le camp fantôme de Tessa Racine, au cinéma le Rex, le mardi 26 mars à 20h30, et par une conférence de l’historien Guy Perlier, salle de conférences du musée Labenche, le lundi 29 avril à 20h30.

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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