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Les bras de fer de David Oukoloff valent de l’or aux Mondiaux

Le Briviste David Oukoloff a ramené d’Antalya, en Turquie, son 3e titre mondial. A 60 ans, le retraité du 126e n’en a pas fini avec cette discipline qu’il sait pourtant peu populaire en France. Mais rien à faire. Il a ça dans le biceps et regarde déjà vers les championnats d’Europe en Grèce et les Mondiaux de 2019 en Pologne.

Un retour gagnant ! On ne l’avait plus vu depuis les mondiaux de 2014 en Pologne. David Oukoloff avait dû respecter un repos forcé suite à une blessure à l’entraînement. “Je suis un peu bourrin! J’ai le biceps qui a pété! A Toulouse, le chirurgien qui m’a opéré a meulé et nettoyé tout ça. J’ai pas mal de vieilleries…” Quatre ans plus tard, le voilà revenu au plus haut niveau. Sacré champion du monde aux deux bras, le ferriste ne s’est pas relancé sans une certaine appréhension. “Mais je me suis vite rendu compte que la force était revenue alors je me suis lâché!”

Le combat qu’il retient, c’est celui contre l’Américain qui lui a donné du fil à retordre. “J’aime bien que ça chicaille et il m’a endormi en se laissant battre facilement pendant les phases de poules. Mais un Lituanien m’a dit de faire gaffe alors j’ai refait un petit échauffement car j’ai besoin de beaucoup de cardio…” Tout a bien commencé pour le Briviste: “Je lui ai bien chaussé la main et je l’ai vite emmené mais je n’arrivais pas à finir le mouvement. Alors je suis revenu en position de blocage, en défense. Dès qu’il a attaqué, son coude est sorti. C’était la faute.” Deux fois de suite et c’est la victoire.

Contrairement à ce qu’on peut croire, le bras de fer est un sport très réglementé. Et la force ne suffit pas. “Il faut de la technique et du mental.” Encore militaire à l’époque, David Oukoloff a découvert ce sport par hasard en 2006. “Je finissais ma carrière de rugbymen à Larche .” Il est tombé sur une affiche annonçant une compétition de bras de fer. Ses genoux étaient douloureux. Ses bras intacts ! Il s’est lancé et a décroché une place en finale dans toutes les catégories. Le club de Perpezac-le-noir n’allait pas lâcher sa poule aux œufs d’or. Le colosse d’1,90m et 120 kg à l’hygiène de vie irréprochable ne demandait pas mieux. “J’ai toujours aimé les sports de force un peu idiots”. Mais il les pratique intelligemment. “Il n’y a aucune performance qui mérite qu’on lui sacrifie sa santé.”

Depuis 2006, il a baladé ses bras d’acier un peu partout dans le monde et notamment pour les mondiaux à côté de Venise, à Las Vegas, au Brésil, en Pologne… Mais la plupart du temps c’est en majeure partie à ses frais. “Ma famille me demande ce que ça me rapporte.” Rien. Du plaisir. “Ça m’amuse beaucoup. En Russie, un champion du monde gagne l’équivalent d’une maison.” On est bien loin de ça en France où les sports de force ne sont pas populaires et réputés être pratiqués par des gars sans cervelle.” Lui assume. “En Turquie, 45 nationalités étaient rassemblées. Je suis gourmand de ça! Et j’aime l’effort gratuit. C’est dans ma nature“, termine l’homme au mental de fer et aux bras d’or. A moins que ce ne soit l’inverse.

 

Jennifer BRESSAN, Photos : Diarmid COURREGES

Jennifer BRESSAN, Photos : Diarmid COURREGES

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