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Les Bisons ont leur monument aux morts

La sculpture immaculée représente “La charge des Bisons blancs”. Autour, dressées en arc de cercle, 13 ardoises portent les 3249 noms de Bisons morts pour la France depuis l’arrivée du régiment à Brive, en 1907. Le monument a été inauguré en fin de matinée à la caserne Laporte.

Peu de régiments peuvent se targuer d’avoir leur monument aux morts, qui plus est de cette envergure. Il s’articule autour d’une sculpture réalisée par Guy Geymann. Sa dernière œuvre. Le sculpteur, peintre officiel de l’Armée, artiste reconnu conjuguant abstraction et figuration en belles allégories, est en effet décédé en août dernier, trois semaines seulement après achevée sa création.

Avec cette géométrie des formes qui caractérise sa signature, l’œuvre symbolise un grand bison blanc, emblème du régiment, ouvrant la voie à trois soldats marquant des époques différentes. L’entourent en demi-cercle 13 blocs minéraux honorant la mémoire de ceux qui sont allés jusqu’au sacrifice suprême: ils portent les noms de 3249 Bisons du 126e régiment d’infanterie et de son régiment de réserve le 326e, en grande partie tombés dans la boue des tranchées du premier conflit mondial. Avec une émotion certes plus vive pour les trois derniers inscrits: Attarmani Mouhamadi 2005 en République de Cote d’Ivoire, Thibault Miloche 2010 en Afghanistan et Heiarii Moana 2014 République Centre Africaine, dont certains membres de leurs familles étaient présents.

Le 126 a directement contribué à l’histoire de France“, soulignait le général Patrick Boubée de Gramont, commandant la zone Terre Sud Ouest, venu présider cette cérémonie inaugurale. “Nous avons contracté avec eux une dette éternelle pour nous avoir permis de vivre libres”, déclarait le chef de corps, le colonel Hugues Perot. “Lorsqu’on parcourt les noms gravés, on reste stupéfait par le nombre de jeunes qui sont tombés, un sang versé par des générations de Corréziens. Quel lien plus charnel peut-il mieux illustrer l’attachement du régiment à sa terre? Leur exemple fortifie notre détermination, le dépassement des égoïsmes et la communion dans une fraternité d’armes.”

Le moment était évidemment voulu des plus solennels pour les Bisons, la date de la cérémonie avait été programmée afin d’en rassembler le maximum, la musique de la 11e Brigade parachutiste était de la partie, de nombreuses personnalités assistaient à l‘événement fédérateur, la fille du sculpteur disparu, le petit-fils du lieutenant-colonel Laporte dont la caserne porte le nom, d’anciens chefs de corps, les colonels Goisque, Ponchin et notamment le colonel Thomas Mollard, à l’initiative du projet avec son ami sculpteur. “Ce projet me tenait extrêmement à cœur, il vient marquer l’attachement du régiment à ses hommes. C’est un moment essentiel: la force et la cohésion du régiment se construit sur ces valeurs communes aux générations. La mission de nos soldats reste d’être celle de nous défendre car la guerre continue de frapper à nos portes.”

Beaucoup de Bisons, d’aujourd’hui comme d’hier, ont d’ailleurs contribué à la souscription pour ce projet qui a également bénéficié d’une subvention municipale. Une autre souscription devrait bientôt être lancée, après le prochain conseil municipal du 27 juin, a annoncé le maire Frédéric Soulier. Elle concerne la réalisation d’une sculpture d’un Bison qui sera implantée dans le parc qui doit être aménagement sur l’ancien site du régime, au quartier Brune. L’attachement de la ville à son régiment.

 

 

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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