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Les acteurs de santé en ordre de bataille face à la pandémie

En Corrèze comme au niveau national, la pandémie progresse ces 15 derniers jours. Au niveau local, l’ensemble des acteurs de santé agissent pour augmenter la capacité d’accueil de patients Covid tout en assurant la continuité des prises en charge essentielles. Un équilibre à maintenir au jour le jour qui passe par des déprogrammations d’opérations et surtout une mobilisation concertée. Le plan d’action est enclenché au niveau local.

Réunis autour de la table pour une téléconférence de presse cet après-midi: les représentants de l’Agence régionale de santé, de l’hôpital, de la clinique des Cèdres, des médecins de ville et des infirmiers libéraux. Il s’agit de faire face à “une situation clairement dégradée” estime la préfète Salima Saa. “Nous avons tous été surpris par l’évolution à la verticale et nous comptons sur l’effet confinement pour limiter l’évolution”, opine Sophie Girard, directrice départementale pour l’ARS.

Rien à voir donc avec la première vague où le centre hospitalier avait atteint en une journée de grand pic ses 28 patients Covid. Hier, il en comptait 36 dont 8 en réanimation. Certes l’établissement, en tête de pont au niveau départemental dans la lutte contre le virus, se montre toujours solidaire des régions plus tendues, comme il l’avait fait lors de la première vague: il a ainsi accueilli le 23 octobre deux patients rhônalpins, sortis depuis de réanimation. “Nous pouvons encore en accueillir deux sans mettre en danger notre la capacité, mais ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera peut-être plus lundi”, explique le docteur Nicolas Pichon, chef de réanimation. “Le service est déjà passé de 15 à 27 lits. Hier, nous avions 24 patients dont 8 Covid, il ne restait plus que 3 lits disponibles.”

Car tel est aujourd’hui l’enjeu des établissements: le nombre de lits et le personnel qui va autour. Avec un équilibre à trouver entre l’augmentation de la capacité d’accueil des patients Covid et la continuité des soins. La variable d’ajustement réside dans la déprogrammation des opérations “au cas par cas”. “Nous visons une réduction de 20% du bloc opératoire afin de libérer 12 lits hospitaliers en chirurgie, ce qui va nous permettre de redéployer les équipes sur les patients Covid”, commente le directeur François Gauthiez. Le déclenchement du Plan blanc fin octobre permet aussi de rappeler les personnels en repos ou congés. L’hôpital a mis l’accent sur les formations au dépistage, à la réanimation et aux équipements de protection, réactivé sa plateforme de soutien psychologique aux équipes comme celle de soutien aux Ehpads et son appui sur la question éthique. Il n’en reste pas moins qu’il faudra ménager les troupes et ce d’autant que ces lits Covid nécessitent davantage de moyens humains.

La clinique des Cèdres est dans cette même logique en appui, prête à accueillir comme lors de la première vague des patients en provenance de l’hôpital. “Nous avons déprogrammer les opérations lourdes comme les reprises de prothèse qui mobilisent des lits et du personnel. Par peur de la maladie, les patients renoncent d’eux-mêmes à certaines interventions, nous avons ainsi près de 40% de déprogrammations sur les cataractes”, détaille la directrice Isabelle Bielli Nadeau. La clinique a par ailleurs installé sa propre zone de prélèvement pour ses patients devant subir une intervention, enclenché un “service tampon” pour gérer les patients non programmés en attente de résultat du test et se tient prête à en ouvrir un second.

“Dans le département, nous allons disposer de 106 lits Covid en médecine et de 27 lits en réanimation”, quantifie la préfète. Pour alléger le secteur hospitalier, il va aussi falloir s’appuyer sur la prise en charge par les médecins généralistes et infirmiers libéraux, notamment pour les sorties précoces et les suivis à domicile. Le front face à la pandémie galopante s’organise. “La circulation virale est importante et elle touche aussi le personnel”, rappelle le docteur André Sommabere, chef du laboratoire hospitalier. Un service qui fait face à l’afflux de tests. “Nous avons une capacité de 600 tests par jour et nous avons 1200 à 1300 demandes, mais nous attendons une nouvelle machine d’ici la fin du mois”, annonce le spécialiste. “7000 tests ont été effectués sur les 7 derniers jours. Il faut continuer à se faire tester, respecter les mesures barrières et se faire soigner“, résume la représentante de l’ARS.

 

 

 

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

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