A Novo, 4e employeur du bassin, compte 360 salariés. Le site briviste est le plus important en terme de nombre de salariés (360) des six du groupe en France. Placée en redressement judiciaire fin juillet, l’entreprise A Novo cherche un repreneur. Les salariés de Brive débrayaient hier après-midi alors que se tenait une audience au tribunal de commerce de Beauvais.
Peu après 14h hier, une large majorité des 360 salariés du site briviste de A Novo se sont installés à l’extérieur de l’établissement. Il s’agissait de montrer la détermination des salariés à voir leurs emplois conservés par un éventuel repreneur dans le cadre d’un projet accepté par tous.
Depuis le placement du groupe en redressement judiciaire en juillet dernier, des menaces de fermeture pèsent en effet sur Brive, le plus important des 6 sites d’A Novo en terme d’emploi. Mais l’élu du CE, salarié de l’entreprise depuis 30 ans et syndicaliste CGT Pierre Jarnolle fait passer un message ferme: “On veut sauver le maximum d’emploi! On refuse qu’on nous dise que le site va fermer pour ensuite s’entendre expliquer qu’on va finalement rester ouvert avec 50 employés sur 360 et que c’est déjà bien!”
L’audience qui se tenait hier après-midi au tribunal de commerce de Beauvais n’était qu’un point d’étape. L’administrateur judiciaire présentait un rapport sur la situation de l’entreprise et a demandé un audit sur la trésorerie du groupe, alors qu’une dette de 82 millions d’euros plombe les finances.
“On traîne la dette depuis 10 ans”, explique Pierre Jarnolle. “Mais le basculement a eu lieu il y a un an lorsqu’on a changé d’actionnaire. A partir de là, la gestion a été catastrophique, l’argent a été dilapidé sans aucune stratégie de développement“. Malgré la situation délicate, l’espoir d’un repreneur porteur d’un projet où un maximum d’emplois seraient maintenus est bien réel. Une phrase, inscrite sur une banderole, résume le discours de tous: “Pour sauver nos emplois, des solutions il y en a!”
“On a des clients comme SFR, France Telecom, Bouygues, Apple, LG, Sony Ericsson, Airbus, Alcatel, et d’autres encore. On compte sur eux pour ne pas profiter de la situation délicate dans laquelle nous sommes pour déguerpir. Ils doivent au contraire nous soutenir car nous avons un savoir-faire reconnu”, explique Pierre Jarnolle face aux salariés.
“Et le soutien des politiques et des syndicats, on en aura besoin. On les remercie d’être à nos côtés aujourd’hui!”. Des applaudissements fusent à destination des concernés: élus PC, Terre de Gauche, syndicalistes CGT, représentant du Département, de la Région. Et également de la Ville de Brive, avec Camille Lemeunier, adjointe en charge des quartiers Est, et Patricia Bordas, 1er adjoint au maire et vice-présidente de la Région.
Cette dernière a assuré “discuter avec le président de Région Jean-Paul Denanot des possibilités de soutenir économiquement l’entreprise dans cette phase difficile”. Et a également indiqué que la Ville sera aux côtés des salariés dans cette recherche d’un repreneur : “les menaces de pertes d’emplois concernent les 360 salariés mais touchent aussi leurs familles, et, si une solution n’était pas trouvée, ce serait préjudiciable pour les intéressés mais aussi pour la vie sociale de la ville et de l’agglomération de Brive”.
Après le rassemblement, les salariés se sont rendus en cortège jusqu’à la sous-préfecture où ils ont été reçus par le représentant de l’Etat Guy Mascrès. Prochaine étape: la fin du dépôt des candidatures de repreneurs potentiels le 2 octobre à minuit, puis une nouvelle audience, sans doute décisive, au tribunal de commerce de Beauvais le 18 octobre.