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Le témoignage poignant d’Alexandre Soleilhavoup sur le handicap

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Alexandre Soleilhavoup, tétraplégique depuis un accident de moto à l’âge de 18 ans, a sorti, il y a quelques mois, un livre pour parler de sa vie. C’est écrit !, témoignage poignant sur le handicap, rencontre déjà un franc succès, avec plus de 1.000 exemplaires écoulés.

portraitAlexandre Soleilhavoup, né en 1980, et devenu malemortois en 1991 après une enfance passée du côté de Seilhac, a déjà vendu plus de 1.000 exemplaires de son témoignage, intitulé C’est écrit !

Pour l’auteur, tétraplégique depuis un accident de moto deux petits mois après avoir fêté ses 18 ans, ce livre était « une façon d’écrire mes souvenirs, de mon enfance à aujourd’hui, pour ne pas oublier et aussi pour laisser une trace ».

Lui croit fort au destin, et à l’impossibilité d’y échapper : « Dans mon esprit, c’est un peu comme si, avant même d’arriver sur Terre, on signait une sorte de contrat sur notre vie future. A la naissance, nous oublions les termes de ce contrat. Mais des rêves et des prémonitions viennent parfois nous alerter sur ce qui va se produire. Et, en effet, ce qu’on a perçu finit par arriver… ».

A travers ces mots, Alexandre fait notamment référence à un terrifiant cauchemar qui, régulièrement, venait troubler le sommeil de l’enfant qu’il était : fonçant sur « une machine infernale », il finissait par avoir un accident, et se réveillait au moment de l’impact au sol. A peine majeur, Alexandre vivra son cauchemar. Un dimanche pluvieux de janvier 1999, ce colosse de 2 mètres verra sa vie basculer en l’espace d’une seconde. Une voiture lui a coupé la route. Il vivra désormais dans un fauteuil.

au travail sur le siteRédigé entre 2013 et 2015 avec l’aide de Christine Borie, puis publié par les éditions du Bord du Lot, C’est écrit ! ne s’encombre pas de métaphore : tout y est dit, frontalement, sans fard, et ce témoignage n’en est que plus percutant.

De ses 3 années extrêmement difficiles au « Centre », pour se soigner tant bien que mal, Alexandre dit tout. Même les moments les plus terribles, les plus humiliants. Et s’être livré aussi entièrement, sans filtre, Alexandre l’assume sans aucun problème : « Je ne regrette rien de ce que j’ai pu écrire. Je m’en suis tenu aux faits, et il était important de ne rien cacher de la réalité de ce que j’ai vécu ».

sur son siteSon témoignage permet de prendre toute la mesure de ce qu’on ne peut imaginer quand on a la chance d’être valide : le quotidien, minuté par les soins et les allées et venues des auxiliaires de vie et du personnel soignant dont on dépend entièrement, mais aussi cette immobilité subie qui fait que, jusqu’à ce qu’on soit mis en position assise après les soins et la toilette, on ne peut admirer que la cime des arbres ou les lustres de la maison.

Alexandre raconte aussi l’impossibilité de déglutir sans y penser, en risquant à chaque fois de s’étouffer, la difficulté à respirer sans ceinture abdominale, etc. Sans parler de la crainte du petit pépin de santé qui, pour une personne tétraplégique, peut avoir des conséquences dramatiques.

Sans avoir besoin de chercher à émouvoir, Alexandre livre également ses déceptions amoureuses, l’éloignement, après l’accident, de celles et ceux qu’il pensait être des amis, la difficulté à faire face au décès de son papa, ou encore la relation fusionnelle avec sa maman, ex propriétaire du Sun-Shine à Seilhac puis du Privilège à Malemort, omniprésente dans le quotidien de son fils, et indispensable à sa vie.

portrait avec sa mamanAlexandre évoque aussi ce qui l’a aidé et l’aide encore à tenir : sa passion du tuning (il a créé le forum Tuning Univers, très connu dans le milieu, et a organisé des meetings au succès impressionnant), le dessin et la peinture – à la bouche par la force des choses -, ou encore la page Facebook Le Shopping du 19, forte de près de 6.000 membres, qu’il gère « avec une amie très chère, Nathalie Faye », tient-il à préciser.

« C’est écrit ! fut surtout l’occasion de m’adresser aux gens que j’aime, pour qu’ils comprennent qui je suis, comment je vis les choses, quels sont mes souvenirs. Je ne m’exprime pas forcément beaucoup à l’oral, et je ne parle jamais vraiment de mes sentiments profonds. Il était important pour moi de le faire à travers ce livre, avant qu’il ne m’arrive quelque chose… »

Le livre C’est écrit ! est en vente sur le site de l’éditeur. A noter que l’auteur Alexandre Soleilhavoup sera présent ce dimanche 6 mars à la foire du livre de Naves, à la salle polyvalente à partir de 10h, pour dédicacer son ouvrage.

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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