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Le regroupement des maternités en bonne voie

Acte 2 pour le regroupement des deux maternités du centre hospitalier et de la clinique Saint-Germain. Après avoir publié les bans en février dernier (lire notre article ici), les deux établissements ont présenté aujourd’hui la feuille de route pour les mois à venir. La grossesse entre dans ses derniers mois, le bébé s’annonce bien et sa naissance prévue pour début 2018.

Longue tablée de présidents, directeurs ou docteurs, penchés sur le berceau qui accueillera bientôt une meilleure offre de soins pour le territoire. Certes le projet n’est pas nouveau et a donné lieu à quelques tentatives avortées. Mais l’ère des restrictions budgétaires a ouvert la voie à une nouvelle efficience conjuguant public et privé. “Une nécessité” pour le maire Frédéric Soulier qui parle de “coopération intelligente” s’appuyant sur “la complémentarité des compétences”. “Ce n’est pas une fusion, mais bien un regroupement”, précise-t-il.

Depuis le 6 février, les contacts entre les équipes et les praticiens se sont multipliés pour donner corps à la volonté embryonnaire. “Cette phase de concertation a permis de lister les inquiétudes et les enthousiasmes”, reconnait Vincent Delivet le directeur de l’hôpital. Le projet a été présenté hier soir aux personnels concernés des deux établissements. Place maintenant à la phase opérationnelle. Des groupes de travail ont déjà été constitués afin d’affiner le circuit de prise en charge du patient, d’harmoniser et formaliser les pratiques et déterminer les modalités de suivi de la qualité du processus. “Mi-novembre, nous devrions avoir un projet positionné.” Restera à y associer les partenaires libéraux afin de déterminer “comment chacun contribuera à une organisation cohérente”.

Pour l’heure, les deux maternités, distantes de quelques centaines de mètres, travaillent chacune de leur côté: avec 800 à 850 naissances par an pour la maternité publique, de niveau 2A (permettant d’accueillir les grossesses à risques) qui dispose d’un service de néo-natalité et de réanimation, 650 pour la maternité privée pour les grossesses sans risques. Faut-il y voir une relation de cause à effet, le nombre de naissances à Saint-Germain a même grimpé depuis l’annonce du regroupement. L’objectif, en réunissant les deux, est d’atteindre les 1.500 accouchements pour un même plateau technique qui sera situé à l’hôpital. Ce qui nécessitera quelques aménagements. “Nous disposons aujourd’hui de trois salles de naissance et nous avons la place pour en équiper deux autres”, assure le directeur Vincent Delivet.

“C’est un projet séduisant qui permet d’additionner nos richesses pour améliorer l’offre au patient, en apportant notre côte “famille” avec une prise en charge individualisée”, déclare Robert Arnaud, gynécologue obstétricien à Saint-Germain. “Le but est de tendre vers une maternité d’excellence”, ambitionne le docteur André Sommabere, président de la CME pour l’hôpital. Pour son homologue du privé Virginie Wolff, le projet va aussi permettre de “recentrer l’offre de soins sur la chirurgie et d’améliorer l’accueil hôtelier”.

Si “l’activité chirurgicale reste le pilier de la clinique”, comme l’a rappelé son directeur Jean Lagneau, les espaces libérés par la maternité ouvrent de nouvelles perspectives d’offres de soins pour le territoire. Face à la baisse voire de généralistes, Saint-germain souhaite ainsi renforcer les soins de premiers recours avec la construction d’une maison médicalisée qui pourrait accueillir à terme 3 à 4 médecins généralistes, libéraux ou salariés, fonctionnant avec et sans rendez-vous. Ce qui pourrait aussi contribuer à désengorger quelque peu les urgences vers qui se tournent les patients en mal de généralistes.

La clinique souhaiterait développer les Soins de suite et de rééducation (SSR) par rapport notamment aux maladies chroniques (troubles cardio-vasculiares, affections respiratoires…) ainsi que le domaine des prises en charge à domicile. Toujours dans une logique de complémentarité d’offres de soins et d’approche personnalisée du patient. Des accords ont déjà été formalisés sur ces points avec l’hôpital.

Un rapprochement, comme un décloisonnement entre acteurs publics et privés, évidemment salué par l’Agence régionale de santé représentée par Romain Alexandre, directeur de la délégation départementale: “Brive pourra disposer d’un atout majeur, avec une offre de santé performante et une qualité de la prise en charge”. Car de géopolitique, il est aussi question. Avec une attractivité du territoire, tant pour les patients que pour les praticiens. “La force d’un territoire réside dans la conjonction des déplacements”, se plait à rappeler le maire. “À l’hôpital, plus du tiers des malades provient du 46 et du 24.”

Sur le même sujet, vous pouvez consulter notre précédent article:

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

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