Après Photonis “l’excellence absolue”, le ministre de la Défense Hervé Morin s’est rendu à l’autre bout de Brive, à la caserne Laporte, au sein du 126e RI, “un régiment d’élite”. Prise d’armes, topo sur le régiment et surtout rencontre avec les militaires et leurs familles, dont le sergent blessé fin juillet en Afghanistan et rapatrié la semaine dernière dans la cité gaillarde. Sans oublier de poser devant le Bison blanc, incontournable emblème du régiment. Belle photo souvenir.
“J’essaie de me rendre le plus possible dans les unités qui sont en Afghanistan et de rencontrer les familles pour évoquer le sens de notre mission et leur faire part de mon témoignage“, a déclaré Hervé Morin, au sortir d’une visite de plus d’une heure. Actuellement, près de 500 Bisons forment, sous l’autorité de leur chef de corps le colonel Goisque, le gros de la Task force du même nom, un GTIA (Groupement tactique interarmes) déployé dans la région de Surobi, où ils effectuent une mission de près de six mois. “Six personnels ont été évacués depuis le début de la mission dont trois du régiment”, précisait le colonel en second Pascal Goujon, dressant une présentation très minutée du régiment, ses missions actuelles et futures.
Le ministre a d’abord voulu s’adresser aux familles des militaires déployés en Afghanistan: “La mission qui est la leur est fondamentale. Nous y sommes pour défendre nos valeurs et notre propre sécurité“. “C’est notre place. Si nous n’y sommes pas, l’Afghanistan s’effondrera et c’est toute une base arrière pour les terroristes qui sera reformée. En Surobi, plus encore qu’en Kapisa, nous sommes en train de construire la paix. On y fait des routes, des puits, on y plante des amandiers… C’est une région où il y a deux ans, nous avions perdu 10 hommes. Aujourd’hui, elle est pour l’essentiel pacifiée, stabilisée et c’est probablement le district où l’on peut constater vraiment des progrès considérables.”
Et d’espérer: “Le 126 sera certainement le premier régiment qui pourra vraiment sans transition passer la main à l’armée afghane. Ce sera le meilleur moyen de montrer à l’opinion publique et internationale qu’en dépit des pertes subies, nous n’avons pas fait ça pour rien.” Vallée d’Uzbeen, Fob Tora, Cop Roco… des noms autour desquels le ministre a pu dialoguer avec les familles. “Jeudi dernier, on a reçu des petits mails de nos maris. Ils sont très heureux.” “Je sais qu’il est fier de sa mission”, dit une épouse.
“Nous avons des nouvelles une fois par semaine, par téléphone. Par courrier aussi, mais c’est plus long et quelquefois les lettres n’arrivent pas”, expliquent deux autres, épouses de capitaines de compagnies de combat, la “bleue” et la “verte”. “Mes enfants sont encore jeunes. J’évite de leur faire regarder la télé”, ajoute Domitille. “Les miens sont plus grands et c’est plus délicat. On a beau les préserver, le plus dur, c’est ce qu’ils entendent et ce que disent leurs copains”, nuance Martine. Chacune essaie de soutenir les épouses des hommes de la compagnie que commande leur mari. “On sent que nos maris sont très heureux et c’est ce qui nous aide à tenir“, concluent-elles.
Beaucoup de sollicitude est également allée en direction du sergent blessé fin juillet en Afghanistan et qui vient de réintégrer la semaine dernière la caserne briviste. “Nous sécurisions un village. Il y a eu un coup de feu et j’ai été touché. La balle a frappé la vertèbre L4, le nerf a aussi également été touché et j’avais perdu l’usage de ma jambe. On m’a mis une plaque dans le dos. Aujourd’hui, ça va et j’espère retrouver mes aptitudes”, a confié le militaire à son ministre.
Bien sûr, lors de sa visite, Hervé Morin a évoqué la question de la réforme des armées, des équipements à bout de souffle et à moderniser… Dans cette réforme, le 126 prend sa dimension de base de défense de type 1, c’est à dire qui repose sur un régiment auquel on ajoute des unités de la région. Une force d’aujourd’hui 1200 hommes qui devrait en gagner demain quelque 300 autres. “Vous êtes un régiment d’élite, un grand régiment de l’armée française, profondément ancré dans sa ville et sur lequel la France peut encore compter demain“, a affirmé le ministre. Un discours qui est allé droit au cœur des militaires et de leurs familles.
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