L'actualité en continu du pays de Brive


Le disque a un succès fou

La bourse aux disques a connu une affluence record pour sa 7e édition

La 7e bourse aux disques de Brive va clore ses portes à 19h. Le bilan est d’ores et déjà excellent. “En général, un salon prend bien à partir de la 3e ou 4e édition. A Brive, on a senti un gros plus l’an dernier, mais cette 7e édition est vraiment celle qui marche le mieux”, se félicite Philippe, de l’association organisatrice Missing key. “Les faits sont là: l’an dernier, le matin, on avait eu environ 200 visiteurs. Ce matin, on en est déjà à 350.”

Les visiteurs cherchent leur bonheurSous la halle Brassens, des DVD, quelques BD et, surtout, des disques. Du vinyle au CD, la musique a la part belle. Les visiteurs papillonnent d’un stand à l’autre, sous le regard de Philippe, de l’association Missing key: “Le but du salon est bien d’accueillir des gens qui viennent sans idée précise de ce qu’ils vont y trouver. Bien entendu, le collectionneur vient aussi. Il sait précisément ce qu’il cherche, et, une fois qu’il a trouvé son bonheur, on ne le revoit plus. A titre personnel, je préfère dix acheteurs à dix euros qu’un seul à cent euros.

La BD était aussi représentée sur le salonEt des achats coup de cœur, il est vraiment possible d’en faire tant on trouve de tout, et à tous les prix. A côté d’un album de Dire Straits, on aperçoit la pochette d’un maxi 45 tours de Simon et les Modanais, étoiles filantes des années 80 avec leur surprenante reprise du titre “Etoile des neiges”. Plus loin trône un beau coffret CD de Piaf. Tandis qu’un visiteur craque sur une compilation regroupant des titres de Gainsbourg, Brassens, Brel, Bécaud, et d’autres grands de la chanson française, un jeune homme à capuche fait défiler les galettes d’ACDC.

Les grands de la chanson française, comme Michel Polnareff mais aussi Halliday, Gainsbourg ou Bardot, sont toujours très demandés. Les étiquettes des disquaires nous rappellent que la musique est décidément plurielle: jazz, ska, reggae, blues, classique, pop rock, métal, celtique, soul, etc. A peine croyable: sept petites notes de musique suffisent à donner autant de styles musicaux différents. Toutes ces musiques peuvent être transportées aisément à domicile, sur support vinyle ou CD. On n’oublie trop souvent qu’il s’agit là d’un exploit technique considérable. Désormais, il faut également compter avec le support numérique. Impossible, évidemment, à vendre sur un salon… “Télécharger légalement n’est absolument pas blâmable, car ça permet de n’acheter que les titres qu’on apprécie, et pas forcément un album entier. Pourquoi pas. Mais on perd la magie du disque en tant qu’objet.”

Lorsque Philippe évoque l’objet disque, il parle essentiellement du vinyle. Le CD, ça n’est pas vraiment son truc: “Le prix de revient d’un CD d’un gros vendeur est de l’ordre de deux euros. Au final, le CD est vendu six à sept fois ce prix là. Les gens ne sont pas dupes. Les disques sont classés par styles ou par noms des artistesEt ce qui me gêne vraiment, c’est que l’argent engendré par les ventes de CD n’a pas empêché à de grands artistes d’être virés par leur maison de disques. Je pense par exemple à Alain Chamfort. Heureusement, lui a su faire sans les grandes majors en prenant d’autres voies de commercialisation.” Philippe fait référence à la récente sortie de l’album “Une vie Saint-Laurent”, disponible sur un site internet de ventes privées. Du jamais vu pour un artiste de cette dimension.

Malgré le développement de la distribution numérique, le succès croissant des bourses aux disques semble montrer que les mélomanes auront du mal à se passer d’un support, qu’il soit vinyle ou CD. Si la musique reste l’essentiel, l’objet n’est pas encore considéré comme du superflu. Et c’est tant mieux.

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

Laisser un commentaire

5 × 5 =