C’est devant une assemblée constituée d’élus, de représentants de l’Education nationale, de citoyens et de jeunes lycéens que le 34e colloque Michelet s’est ouvert ce matin à la CCI de Brive, sur le thème: “L’engagement et le citoyen”. Toute la journée, des conférences et des tables rondes vont se succéder et demain, c’est au tour des lycéens d’être à la tribune. Ce soir, à 21h, ne manquez pas non plus la grande conférence tenue par Martin Hirsch. Entrée libre et gratuite.
A mi-chemin entre la sphère privée et la sphère publique, un champ reste assez indéfini, quelque peu en friche. Celui de la société civile qui pourrait être le lieu d’engagements. Et à un moment où le repli sur soi gagne du terrain, la notion d’engagement se pose plus que jamais. C’est cette articulation entre l’engagement personnel et l’exercice de la citoyenneté que le 34e colloque Michelet examinera durant ces deux jours de conférences et de tables rondes avec des intervenants de qualité, issus de domaines divers. Une façon d’apporter un éclairage croisé sur un problème complexe mais pleinement ancré dans l’actualité.
“L’engagement est un choix de vie”, a déclaré le député-maire Philippe Nauche lors du discours inaugurant le 34e colloque Michelet qui se poursuit jusqu’à demain à la CCI de Brive. “Ce thème me paraît essentiel dans la mesure où il tend à lier l’engagement et le citoyen. Quels sont à ce titre les mécanismes et les réflexions qui poussent certains citoyens à passer du statut de spectateur à celui d’acteur?” C’est une question que Tristan Lecoq, inspecteur général de l’Education nationale, a également posé lors de son intervention portant sur la personnalité et l’action de Gustave Monod.
“Dans quelles conditions est-ce qu’on dit non?”, interroge Tristan Lecoq. Lors de la défaite de 1940, Gustave Monod est directeur de l’Académie de Paris. Lorsque le 3 octobre 1940, la loi sur le statut des juifs est adoptée, il est une des rares personnalités qui s’élèvent contre ce mouvement d’exclusion. Tandis que, en novembre 1940, c’est le conformisme administratif qui l’emporte à l’Education nationale, Gustave Monod déclare, dans une lettre à son supérieur: “Je n’adhère ni au statut relatif aux juifs ni à leur exclusion. Je ne dissimule ni mes réserves, ni mes réticences”. “Qu’est-ce que cela signifie jeunes gens?”, questionne l’inspecteur. “Cela signifie que les études que l’on fait ne mènent pas forcément à l’humanisme. Il faut toujours rester vigilant et humble.”
Organisé par les Compagnons de la fraternité Edmond Michelet avec le soutien actif de la Ville de Brive, “ce colloque s’inscrit dans une époque qui peut donner le sentiment de la dilution de l’engagement. Néanmoins, il reste des valeurs fortes, des valeurs d’espoir”, a avancé Jean-Louis Nembrini, recteur de l’académie de Bordeaux et président du conseil scientifique du centre Edmond Michelet. C’est ce que ce colloque visera à démontrer voire à renforcer auprès de l’auditoire lycéen tout particulièrement. Avant que les élèves des différents lycées de Brive ne rejoignent à leur tour la tribune de la CCI pour animer leurs propres tables rondes, demain matin, c’est Martin Hirsch, le président de l’Agence du service civique qui tiendra, ce soir à 21h, la grande conférence de ce 34e colloque Michelet.