Du 28 au 30 août, le festival du cinéma de Brive va prendre ses quartiers au Rex et il sera aussi pour la première fois dupliqué à Paris au cinéma Le Luminor Hôtel de ville. Mais les réalisateurs et le jury, réuni au grand complet autour de Bertrand Bonello, son président, seront bien à Brive. Gage de normalité ? En tout cas un signe que les débats, les prix et la convivialité de l’événement seront préservés.
Initialement prévu du 7 au 12 avril, le festival aura finalement lieu fin août dans son écrin habituel. « Pour nous, le web n’était pas une solution », assure Maguy Cisterne, secrétaire générale. « Nous nous sommes battus pour qu’il puisse avoir lieu en vrai au Rex dans des conditions presque normales, et c’est notamment grâce au soutien réaffirmé des partenaires publics et de la grande majorité des partenaires privés. »
Pour autant, un équilibre a dû être inventé car l’enjeu était ne pas contraindre trop longtemps le Rex très sollicité avec un embouteillage de films à gérer. « Le festival est un booster pour le Rex mais on ne voulait pas l’organiser au détriment de tous ces films dont on souhaite qu’ils puissent être vus. Nous avons vocation à promouvoir le cinéma, pas à l’empêcher en mobilisant les salles cinq jours durant en cette période de reprise. »
L’option d’une édition sur trois jours avec des tarifs d’entrée revus à la baisse et un resserrement autour de la compétition a ainsi été choisie. « Nous existons pour la compétition. C’est une sélection attendue par les professionnels, car Brive est un festival qui compte, un festival où les films trouvent des distributeurs et où sont nés des réalisateurs. C’est aussi la section la plus vue du festival, ajoute Maguy Cisterne, et surtout par les Brivistes qui se montrent chaque année très curieux de ces productions internationales. »
Sur les 600 films visionnés, 20 ont été retenus cette année, fictions, documentaires, films expérimentaux. Une invitation aux voyages dans la réalité et l’imaginaire français, américain, portugais, brésilien, suisse, hongkongais, estonien, japonais ou encore danois. Tous les prix habituels seront décernés, remis lors de la cérémonie de clôture le dimanche 30 août à 21h. Pas de cérémonie d’ouverture en revanche, mais une conférence de presse ouverte au public et organisée la veille ou le matin de l’ouverture dans un lieu qui reste à définir.
Pour ceux qui ne pourraient pas se déplacer à Brive, le festival va aussi être pour la première fois dupliqué à Paris au cinéma Le Luminor Hôtel de ville sur les mêmes dates. Mais les réalisateurs seront à Brive durant les trois jours, le jury aussi et au complet. Autour de Bertrand Bonello, il rassemble Nicolas Pariser (Alice et le maire), les comédiennes Céline Sallette (la Hyène de l’adaptation télé de Vernon Subutex) et Vimala Pons, ainsi que Calypso Valois, une musicienne et chanteuse très cinéphile, fille d’Elli Medeiros et Jacno.
Alors bien sûr, il n’y aura pas les 2.000 scolaires accueillis chaque année, pas le ciné-concert, pas la rétrospective prévue ni la projection de toutes ces perles rares gardées au chaud pour l’an prochain mais l’hommage à Eric Rohmer sera maintenu puisqu’il a été programmé à l’occasion du centenaire de sa naissance. L’occasion de projeter Les Rendez-vous de Paris, triptyque qui réunit les thèmes chers aux amoureux du cinéaste : la séduction, la grâce du langage et l’amour de la capitale. De même, la séance Région Nouvelle-Aquitaine sera conservée avec la projection de deux films et le premier rendez-vous de Talents en court, dispositif visant à repérer et accompagner des jeunes talents éloignés du réseau professionnel pour des raisons sociales et géographiques, conservé.
Quid enfin de l’âme de ce festival réputé pour sa convivialité ? Il n’est pas sûr que plancher, moquette rouge et bar soient montés pour trois jours. Mais, si l’apparat sera peut-être moins travaillé, ce qui fait l’ADN, la moelle de ce festival, sera préservé. Des espaces de convivialité seront aménagés devant le Rex, les débats autour des projections maintenus et animés par Giulio Casadéi, le délégué général. « Pour ceux qui ne l’auraient pas fait d’ici là, le festival représente une belle opportunité de renouer avec les salles obscures, avec la culture, termine Maguy Cisterne. De s’en nourrir et, plus encore, de la partager. »
Tarifs : 3,50 euros la séance. Pass journalier : 6 euros. Réduit : 4 euros. Pass 3 jours : 10 euros. Réduit : 8 euros. Infos : festivalcinemabrive.com