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L'AVC n'est plus une fatalité

Dans son livre, Mon Match contre l’AVC, paru l’an dernier aux éditions du moment, le rugbyman Grégory Mahé, licencié au CA Brive durant la saison 2007-2008, raconte son accident vasculaire cérébral, en commençant par les premiers signaux d’alerte. Souvent négligés, savoir les reconnaître revêt pourtant une importance cruciale. La journée mondiale de l’AVC, demain, est l’occasion de le rappeler.

En France, 130.000 nouveaux cas d’AVC surviennent chaque année. Troisième cause de mortalité après les cancers et les maladies cardiovasculaires, il représente la première cause de handicap chez l’adulte. En Limousin, il est responsable d’environ 650 personnes décès chaque année.

Longtemps considéré comme une fatalité, l’accident vasculaire cérébral doit dorénavant être traité comme une urgence. Faute d’une prise en charge très rapide en effet, les lésions peuvent devenir irréversibles. Mais encore faut-il savoir repérer les signaux d’alerte. La déformation de la bouche, la faiblesse d’un côté du corps, bras ou jambe, des troubles de la parole comptent parmi les symptômes les plus fréquents. Témoin de ces trois signes, il est important de réagir et d’appeler immédiatement le SAMU au 15.

“Ce vendredi 6 mai 2011, le moteur a des ratés”, écrit Grégory Mahé dans Mon match contre l’AVC. “Depuis plusieurs heures j’ai terriblement mal à la tête. La douleur est si intense que j’ai la nette sensation que mon cerveau va exploser! Je m’interroge car, d’ordinaire, je ne suis pas migraineux. Dès que je me lève du canapé, je trébuche, je me cogne dans les meubles et je perds l’équilibre. Que se passe-t-il ? Pourquoi mon corps ne répond-il plus?” Dans sa maison de Port-la-Nouvelle, près de Narbonne, Grégory Mahé a laissé filer les heures ce jour-là, souffrant en silence jusqu’à ce qu’il avertisse Marina, sa compagne: “Vers quatre ou cinq heures du matin, je lui ai dit que je n’en pouvais plus, que je ne supportais plus cette douleur. (…) Elle a immédiatement proposé de m’emmener aux urgences.”

Grégory Mahé n’en avait pas du tout le profil, il a pourtant été “victime d’un AVC hémorragique dû à une malformation vasculaire congénitale”, indique en introduction le docteur Guillaume Boniface, neurochirurgien au CHU Gui-de-Chauliac à Montpellier. Reste que, dans de nombreux cas, il est possible d’agir sur les facteurs de risque de l’AVC qui regroupent l’hypertension artérielle, le tabac, l’obésité abdominale, un taux élevé de cholestérol, le diabète… Agir sur sa consommation de tabac, sur son alimentation et augmenter son activité physique sont autant de gestes de prévention utiles pour se protéger.

L’angoisse de la mort, la délicate intervention chirurgicale de cinq heures, la mise en coma artificiel pendant trois jours, la douleur de la rééducation mais aussi les doutes, les galères, ce livre est pour Grégory Mahé le moyen d’exorciser son cauchemar. Il y raconte également les joies qui ont ponctué sa vie, sa carrière de joueur, esquisse son enfance, narre quelques anecdotes rugbystiques, des souvenirs de fêtes et de rencontres; il y rend aussi hommage à sa famille et sa compagne qui l’ont beaucoup épaulé. Grégory Mahé, seul rugbyman qui a pu rechausser les crampons moins de six mois après son AVC et a même été autorisé à reprendre une carrière de joueur professionnel, explique également avoir écrit son livre pour encourager ceux qui traversent cette épreuve: “J’espère que mon cas donnera du courage, de la volonté et de l’espoir à toutes les personnes touchées par un AVC.”

Mon Match contre l’AVC, de Grégory Mahé, écrit en collaboration avec Stéphane Weiss, aux éditions du moment 212 pages, 14,95€.

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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